Choses vues ce 26 octobre 2014 à l’école Billal à El Menzah 6. Où les queues se sont allongées devant les bureaux de vote. Avec souvent des discussions à n’en pas finir. Instantanés.
La forêt des voitures qui longent la rue Billal, à El Menzah 6, et ses alentours donnent toute la mesure de l’accueil réservé par les habitants de cette localité aux élections législatives du 26 octobre 2014.
Il est 9 heures 30 et des citoyens se photographient avec deux militaires et un policier qui ont pris place devant la grande porte bleue de l’école primaire du coin qui a ajouté à l’occasion quelques drapeaux à ses couleurs.
A l’intérieur de la cour de cette école, c’est la foule des grands jours. De longues queues se dressent face aux salles dédiées à l’opération de vote. Des queues inégalement réparties entre les bureaux de vote. Les bureaux 1,2, 3 et 4 semblent plus « encombrés » que les autres. Une petite foule fait face aux bureaux 5,6 et 7 qui accueilleraient « des personnes fraîchement inscrites », lance un électeur qui fait la queue devant le bureau 2.
Bien présents dans la cour, des représentants de l’ISIE (Instance Supérieure Indépendante des Elections), dossard blanc sur la poitrine, veillent au grain. L’un d’entre eux, la quarantaine, costume gris à rayures blanche, accompagne une vieille dame venue voter.
Il pousse une vieille chaise roulante dans laquelle, celle-ci a pris place. « Il faut veiller à ce que les malades, les vieux et les handicapés », insiste un jeune homme, en tee-shirt marron foncé aux couleurs d’une marque de soda, et qui fait la queue tout en téléphonant à un ami.
« Je suis à El Menzah 6, mais la queue est jusqu’à Grombalia », répond-t-il à cet ami qui tente de lui arracher un rendez-vous pour aller boire un café. « Je n’ai pas la tête à ça », sourit-il.
« C’est beaucoup mieux organisé »
Y a-t-il moins de monde qu’en 2011 ? La question occupe des discussions dans les queues qui s’allongent. « Il y a autant de monde. Mais, la différence est que c’est beaucoup mieux organisé », soutient un médecin travaillant dans la localité d’El Menzah 6.
« Les gens ont encore jusqu’à 18 heures pour venir voter », estime une vieille dame qui est venue avec un tabouret blanc en plastique « histoire de reposer de temps à autre ses jambes bien fragiles ».
Slah, la soixantaine, un retraité du ministère de l’agriculture, n’est pas du même avis. Pour lui, il ne faut pas cacher qu’il a des déçus. « L’après 23 janvier 2011 n’a pas été facile », renchérit-il avant d’assurer que beaucoup se sont appauvris… Et « d’autres enrichis ». A l’image de ce ministre qui aurait acheté « un appartement pour un peu moins de 800 000 dinars ! »
Une autre femme s’invite également dans les débats avant de rentrer dans le bureau de vote. Cheveux blond, tailleur bleu foncé et longue écharpe noire, Alya sert des mouchoirs en papier à quelques connaissances et lance qu’il « faut voter quand même en espérant que tout ce beau monde ne sera pas déçu comme à la dernière fois ».
Le bureau de vote n° 2 sent les détergents. Une personne se tient à l’entrée pour vérifier que le votant est venu avec sa carte d’identité. Sur l’estrade, des observateurs veillent également au grain. Ils sont quatre au total.
Alya est toujours là. Elle quitte l’école d’un pas assuré. Avec un large sourire et un signe de victoire. Accompagné d’un youyou et d’un « Vive la Tunisie »