Il était 13h, à l’école primaire de la rue de l’Inde- Lafayette, il n’y avait pas foule devant les bureaux de vote. Explication avancée par les responsables : le grand nombre de bureaux a dispersé les électeurs, d’une part. Ensuite, la longue marge de temps laissée aux électeurs ( de 7h à 18h) explique que ces derniers prennent leurs aises pour venir voter, d’autre part.
Toujours est-il que la bonne organisation assurée par l’ISIE, le contrôle continu des observateurs nationaux et internationaux ainsi que la sécurité totale assurée par les agents de la police, de la garde nationale et l’armée , chaque électeur s’est avancé confiant vers son bureau de vote pour décider, à lui seul, de l’avenir de son pays. Juste après la vérification de sa carte d’identité et de son numéro de rang, le citoyen tunisien a imbibé l’ index d’ encre bleue pour passer directement à l’isoloir.
En quittant la salle, Maher, ingénieur en audiovisuel, était radieux et nous a déclaré : «Je suis très heureux d’être ici et de choisir en toute liberté le parti que je considère capable de mettre la Tunisie sur la bonne voie. Ce que la Tunisie a connu durant ces trois dernières années, notamment l’absence d’autorité de l’Etat, les perturbations socioéconomiques, le terrorisme…, m’a poussé vers les urnes». Et d’ajouter qu’en 2011 il avait perdu sa carte d’identité, ce qui l’a privé de la chance de voter. Ça lui avait fait beaucoup de mal et l’a encouragé, aujourd’hui, à voter.
Pour sa part, Asma, doctorante en agronomie, nous a signalé qu’elle n’a pas voulu rater cette occasion, vu qu’elle n’a pas voté auparavant. «Cette fois-ci, je suis venue pour remplir mon devoir en tant que citoyenne tunisienne afin de ne pas donner la chance à ceux qui sont avides de pouvoir et délaissent l’intérêt du pays».
Elle a ajouté que depuis la révolution jusqu’à ce jour, elle n’a constaté aucune amélioration à quelque niveau que ce soit , notamment en ce qui concerne le secteur de l’enseignement supérieur qui exige une réforme approfondie. «J’ai confiance en ceux pour qui j’ai voté, vu leur expérience politique, espérant qu’ils puissent faire de la Tunisie un exemple à suivre dans le monde arabe».
Toujours dans la cour de l’école primaire à la rue de l’Inde – Lafayette, Néfissa, femme au foyer d’un certain âge, qui est venue voter pour la liberté et la démocratie : «Bien que je sois malade, j’ai tenu à venir voter…Participer à la reconstruction de la Tunisie de demain est une fierté pour moi», conclut-elle.