Les élections législatives tunisiennes ont fait la Une de plusieurs journaux anglophones tels le New York Times, The Washington Post et The Guardian. The New York Times a, tout d’abord, mis l’accent sur le fait que Nidaa Tounes devrait chercher des alliés pour former son gouvernement vu qu’il n’a pas atteint une large majorité au parlement. Il a suggéré que le parti libéral Afek Tounes pourrait être le possible allié de Nidaa Tounes, puisqu’ils ont plusieurs points en commun. La déception que l’Union pour la Tunisie (UPT) a provoquée dans ces élections a reçu un écho dans l’article du journal, le rédacteur soulignant notamment le faible score obtenu par l’UPT et la crainte de certains électeurs du retour de l’ancien régime. Les alliés d’Ennahdha, Ettakatol et le CPR ont à peine pu arracher cinq sièges.
De son côté, The Washington Post a applaudi à la richesse de la scène politique en Tunisie. Selon le journal, la bipolarisation n’est pas la caractéristique de la Tunisie, contrairement aux avis de plusieurs experts qui ont tendance à percevoir la scène politique tunisienne comme se limitant aux laïcs et islamistes. En effet, le rédacteur a signalé que le Front populaire et l’UPL ( Union Patriotique Libre ) ont eux aussi glané des sièges et pas seulement Nidaa Tounes et Ennahdha. The New York Times a pris le relais pour préciser que la montée du Front populaire est motivée par son histoire dans la lutte contre le régime de Ben Ali. Selon le syndicaliste Adnen Hajji, le FP avait toujours défendu la cause des laissés-pour-compte du bassin minier qui ont été marginalisés pendant des décennies et il est temps, selon lui, de mettre fin à la pauvreté dans cette région. Pour leur part, les habitants du bassin minier se disent déçus par la performance d’Ennahdha et insatisfaits du programme électoral présenté par Nidaa Tounes.
Enfin, le journal britannique The Guardian fait remarquer qu’en Tunisie il ne s’agit pas d’une simple victoire d’un parti laïque, car le parti Nidaa Tounes est confronté au grand défi de tenir ses promesses. Le journal précise en outre que plusieurs gauchistes craignent le retour de l’ancien régime à travers le parti majoritaire. En effet, plusieurs défections ont eu lieu depuis quelques mois au sein de ce parti, à cause de la nature autoritaire de son mode de gouvernance, ce qui soulève des interrogations quant à la capacité du parti à consolider la démocratie naissante. Selon The Guardian, les Tunisiens sont insatisfaits de la façon dont Ennahdha et Nidaa Tounes ont affronté les problèmes de la Tunisie. Le journal fait référence à la perception des jeunes tunisiens de la vie politique dans le pays qui ressemble selon eux à une compétition entre « dinosaures ». Cependant, cela n’empêche pas le journal de saluer la bonne conduite de la vie politique en Tunisie.