L’Observatoire social tunisien faisant parti du Forum tunisien des droits sociaux et économique ( FTDES ) a relevé 15 cas de suicides et 81 mouvements de protestation, au mois d’octobre 2014, dans son rapport mensuel publié récemment.
Les 81 mouvements de protestation se repartissent sur 16 gouvernorats. Il s’agit de 16 mouvements de protestation individuels et 65 mouvements de protestation collectifs. Kairouan arrive en tête de liste avec 10 protestations, Tunis (10), Kasserine (7), Jendouba (7), Sidi Bouzid (7), Gafsa (6) et Sousse (5).
Notons que l’Observatoire n’a pas relevé de réactions positives de la part des autorités aux manifestants, puisque le rapport mentionne l’utilisation de bombes lacrymogènes, d’agressions et des arrestations.
Parmi les 81 mouvements de protestation, 26 mouvements sont relatifs au secteur de l’enseignement. D’après l’observatoire cela est dû aux problèmes qui ont débuté avec la rentrée scolaire, à l’instar du manque d’enseignants.
D’après l’observatoire, les revendications se repartissent sur six volets : l’enseignement ( aménagement de foyer, démission d’un directeur, protection des instituteurs etc.), politique ( refus de la visite de l’ambassadeur américain au centre de vote, parrainages falsifiés etc.), volet santé ( construction d’hospice, manque d’équipe médicale ou d’équipement para-médical etc. ), volet social ( pénurie d’eau, pénurie d’électricité, précarité et chômage, sécurité sociale), volet sécurité ( protection des établissements d’enseignement, arrestation, annulation du droit de timbre pour les Libyens ), volet administratif ( protestation des conducteurs des louage, mécanisme 16, destruction d’un kiosque etc. ), volet environnement : (déchet, gaz de chiste) et volet développement ( infrastructure, construction de ponts et aménagement de routes etc. ).
Les manifestants ont eu recours à plusieurs formes de protestation telles que : sit-in, blocage de routes, affrontement avec les forces de l’ordre, boycott des cours, grève de la faim, fermeture d’une école, pétition auprès le procureur de la République, « dégage », affichage des diplômes dans les endroits réservés aux listes électorales et tentatives de couper l’eau.
Par ailleurs, 15 cas de suicide ont été relevés au cours du mois d’octobre, contre 23 au mois d’août et huit au mois de septembre.
L’Observatoire a ainsi recensé 46 cas de suicide pendant le dernier trimestre ( août, septembre et octobre). Il estime, dans le rapport, qu’un chiffre pareil devrait interpeller les autorités, surtout que les personnes ayant essayer de se suicider appartiennent à diverses tranches d’âge et différentes catégories professionnelles. « Ce qui est commun à tous ces cas, c’est le mystère sur les cause du suicide. Cependant, la pauvreté, la précarité en demeurent les causes majeures (…). »
Cependant, le silence des autorités face à la monté de ce phénomène risque de faire admettre le suicide comme une fatalité. De même, « nous ne pouvons pas justifier le silence des autorités face aux cris d’alarme poussés par les médias contre le suicide », indique le rapport.