Hamma Hammami, candidat à l’élection présidentielle du Front Populaire, a tenu ce matin mercredi 12 novembre 2014, une rencontre matinale avec les journalistes afin de s’informer sur les problèmes sectoriels que rencontrent ces derniers. Il a ouvert la rencontre en rappelant que les dictatures commencent toujours par attaquer la presse pour bien s’installer après. Il a énuméré les atteintes portées à l’encontre de la presse tunisienne sous Ben Ali et Bourguiba.
Le secrétaire général du Front Populaire a tenu aussi à rappeler que son parti, et malgré toutes les provocations dont il est parfois la cible de la part de certains médias, n’a jamais porté atteinte à un journaliste. Hamma Hammami a expliqué que le Président de la République peut soit contribuer à l’instauration d’une vraie presse libre et indépendante, soit le contraire puisqu’il est garant de l’application de la Constitution.
A la question de la fameuse équation entre sécurité et liberté de presse, le candidat à la présidentielle a rappelé que ce n’était pas une thématique nouvelle puisque la sécurité a toujours été un prétexte pour mieux écraser la presse. Mais, pour lui, ce duel n’a pas lieu d’exister puisque la liberté de presse est tout aussi importante que la sécurité et l’ordre. Hammami a donné l’exemple des médias qui, parfois, propagent des informations en pleine opération des agents de sécurité à l’encontre des groupes terroristes, des pratiques qui dérangent les agents, mais, pour Hamma Hammami, à propos de ce genre de fuite, c’est l’appareil sécuritaire qui doit être questionné et non pas les journalistes ayant pu obtenir les informations.
Une fois le débat ouvert, l’un des premiers points abordés par les journalistes était la question financière et les problèmes que rencontrent les journalistes sur le plan matériel. Ce à quoi a répondu Ahmed Seddik, dirigeant au sein du Front Populaire et porte-parole officiel de la campagne électorale de Hammami : « La situation matérielle des journalistes n’est pas une chose nouvelle, une partie de cette situation n’est pas liée uniquement aux patrons des médias mais à la faiblesse du domaine et de sa structuration. Un journaliste qui n’est pas bien payé ne peut pas être libre. » Pour Hammami, cette question est essentiellement liée aux problèmes de la publicité : « Tout est lié à la publicité dans ce domaine. C’est pour cela que l’on propose, entre autres, la création d’une organisation rédactionnelle qui garantisse la ligne éditoriale, un accès plus facile à l’obtention des cartes professionnelles et la vulgarisation des stages à l’étranger. »
En ce qui concerne la Troïka et sa politique envers la presse, Hamma Hammami a indiqué que Marzouki a créé « un appareil parallèle à la presse tunisienne, comme la chaîne Al-Jazira avec son pseudo documentaire sur l’assassinat du martyr Chokri Belaïd, M6 ou encore ARTE. » Il a, en outre, rappelé que des chaînes ayant des idéologies bien précises, parlaient de ‘chercheurs de trésors’ en référence aux terroristes de Goubellat et que cela était bien grave.
L’une des propositions des journalistes était la création d’une télévision parlementaire qui puisse permettre aux citoyens d’avoir un accès direct à l’information. Ce à quoi le candidat du Front Populaire a répondu favorablement.
L’initiative de Hamma Hammami est nouvelle dans son genre. Elle a permis aux journalistes d’entrer en contact direct avec le candidat et de lui exposer tous leurs problèmes. Reste maintenant l’application…