Qui dit diabète dit chronicité voire complications. Même si la majorité de ses manifestations ne sont pas spectaculaires, cette maladie inquiète car elle fait partie des maladies non transmissibles les plus fréquentes à travers le monde et l’une des pathologies les plus difficiles à contrôler de notre siècle.
Compte tenu de son importance, une journée mondiale du diabète lui est consacrée tous les 14 novembre de chaque année. Cette journée est célébrée par la communauté mondiale du diabète et vise essentiellement à mettre en lumière les arcanes de cette pathologie auprès du large public afin de le sensibiliser sur la possibilité d’éviter cette maladie.
Le diabète gagne du terrain tous les jours
Devant l’avancée incessante du diabète, cette journée a été organisée à l’initiative de la Fédération internationale du Diabète et l’Organisation mondiale de la santé en 1991, et devint une des Journées officielles des Nations unies en 2007.
L’effroyable progression du diabète transparaît au travers des chiffres. En effet, on comptait dans le monde 30 millions de personnes atteintes de diabète en 1985. En trente ans seulement, ce chiffre est passé à 371 millions de personnes. De même que la Fédération internationale du diabète estime que ce nombre augmentera jusqu’à un demi-milliard de personnes en 2030.
La Tunisie ne déroge pas à la règle et semble touchée par cette recrudescence, au sein de la société tunisienne. En effet, une étude réalisée en 2005 (sur un échantillon représentatif de 8007 sujets âgés de 35 à 74 ans) a montré que la proportion des individus atteints de diabète sur l’ensemble du territoire tunisien est de 10.9%. L’étude montre les écarts entre le milieu urbain et le milieu rural où les taux sont respectivement 13.7% et 7%.
L’étude IDMPS (International Diabetes Management Practices Study ), réalisée en Tunisie, sponsorisée par les laboratoires Sanofi-Aventis, montre que moins d’un patient diabétique sur quatre a accès au contrôle glycémique. Une réalité qui traduit les carences en matière de prise en charge des diabétiques et la nécessité de revoir l’approche actuelle de cette maladie, de manière à ce qu’elle fournisse des solutions personnalisées, plus efficaces dans la prise en charge du diabète.
Le diabète fréquent mais mal connu
Le diabète fait souvent entendre parler de lui, mais reste cependant très mal connu du public. Il s’agit en effet d’une maladie qui survient lorsque l’organisme ne produit plus suffisamment d’ insuline, hormone dont le rôle est de réguler la concentration sanguine de glucose (glycémie) ou ne peut plus efficacement l’utiliser : l’organisme est de ce fait incapable d’utiliser le glucose qui ne pénètre pas dans les tissus et reste piégé dans la circulation sanguine.
Les taux de glycémie anormalement élevés et sur une longue période se répercutent en premier lieu sur les vaisseaux sanguins et les nerfs. Ainsi un taux de sucre trop élevé dans le sang entraîne un durcissement et un rétrécissement de la paroi des artères, ce qui compromet l’afflux de sang vers les tissus. Les premières « victimes » de cette mauvaise circulation sont les nerfs dont l’apport en oxygène diminue entraînant leur rapide détérioration, les rendant incapables de transmettre l’information nerveuse correctement.
L’hyperglycémie prolongée entraîne également un épaississement du sang, pouvant amener à la formation de caillots qui peuvent boucher les vaisseaux sanguins. De même, l’irrigation du muscle cardiaque peut être compromise pour les sujets atteints de diabète d’où le risque d’angine de poitrine ou d’un infarctus du myocarde.
En effet, les complications cardio-vasculaires constituent d’ailleurs la première cause de mortalité chez le patient diabétique de type 2. Ainsi on estime que le risque de décès chez les personnes diabétiques atteintes de maladies cardio-vasculaire est d’environ 70 à 80 %.
A mesure que la maladie s’installe, les conséquences d’une glycémie trop élevée s’aggravent engendrant des complications irréversibles telles que la cécité, le pied diabétique, l’ insuffisance rénale, des maladies cardiaques et l’AVC ( accident vasculaire cérébral).
Certains signes doivent alerter sur l’éventualité d’un diabète, à savoir un besoin anormalement fréquent d’uriner (polyurie ), de boire et la sensation constante de soif (polydipsie), de faim, une perte de poids, une altération de la vision et de la fatigue. Ces signes doivent bien évidemment amener à consulter .
Un traitement adapté pour anesthésier le diabète
Le traitement du diabète vise en premier lieu la baisse du niveau de glycémie dans le sang. L’objectif est simple certes, mais suppose un travail de longue haleine et sur plusieurs niveaux : prise en charge médicamenteuse, hygiène de vie, soutien psychologique et investissement personnel. L’effort en vaut la chandelle car une prise en charge adéquate de la glycémie peut avoir un impact très important sur la progression des complications diabétiques.
Les résultats de l’étude UKPDS ( United Kingdom Prospective Diabetes Study ), menée chez plus de 4 000 personnes atteintes de diabète de type 2, montrent que chaque diminution de 1 % de la glycémie pouvait réduire de manière significative le risque de ces complications, notamment d’infarctus du myocarde et de décès liés au diabète.
Prise en charge thérapeutique adéquate, investissement personnel, bonne volonté du patient sont les maîtres mots pour combattre une maladie que l’on peut éviter ou retarder avec une hygiène de vie saine, alors pourquoi la laisser gagner ?