Béji Caïd Essebssi, président-fondateur du mouvement Nidaa Tounes, et candidat de ce parti à l’élection présidentielle, a tenu samedi 15 novembre 2014 un grand meeting populaire organisé à la Coupole d’El Menzah dans lequel il a réuni des milliers de militants et de sympathisants de son mouvement.
La salle sportive ayant affiché complet, des sympathisants de Nidaa Tounes ont dû suivre le meeting en dehors de ladite salle devant un écran géant.
Des slogans portant sur les expressions désormais ‘mythiques’ de BCE, comme le fameux ‘fa bihaythou’, ont été scandés tout au long du meeting.
Arrivé vers le coup de 16h30, le candidat a présidé l’ouverture du meeting entonnant l’hymne national. Suite à cela, Béji Caïd Essebssi a commencé son discours en renouvelant sa volonté de restaurer le prestige de l’Etat qui, selon lui, a été foulé aux pieds par les gouvernements de la Troïka.
BCE a rassuré l’opinion publique en démentant toutes les rumeurs lancées par quelques membres du CPR et portant sur la santé du président de Nidaa Tounes, en affirmant qu’il était en très bonne santé et en questionnant, sur un ton ironique, les présents s’ils voulaient qu’il ôte ses vêtements pour prouver qu’il était réellement en bonne santé.
A la question de la sécurité, B. Caïd Essebssi a tenu à rappeler l’incident dont a été victime dernièrement Houcine Abbassi, secrétaire-général de l’UGTT, pour indiquer que le pays passait par une dangereuse vague de violence contre laquelle le candidat mettrait tous ses efforts afin de la stopper.
Avant de clôturer le meeting, BCE a tenu à préciser que les extrémistes religieux et les adeptes des Ligues de protection de la Révolution « ne mettront plus jamais les pieds au Palais de Carthage », si jamais il est élu Président de la République.
Quant à Hamma Hammami, secrétaire-général du Front Populaire et candidat à la présidentielle, il a tenu son meeting 24 heures après celui de Béji Caïd Essebssi – d’ailleurs, plusieurs présents ont remarqué que la scène, les chaises et les écrans n’ont pas été changés – en réussissant, lui aussi, à rassembler des milliers de sympathisants et de militants du Front Populaire.
« Nous voulons Hamma pour président, nous voulons le fils du peuple président », tels ont été les slogans scandés et, à l’arrivée du candidat sur la scène, qui, avant de commencer son discours, a tenu à appeler les militants du Front Populaire dont, entre autres, Ahmed Seddik, Abdenasseur Laouini et son épouse, la militante Radhia Nassraoui, qu’il a accueillie à bras ouverts en l’embrassant sur le front devant une foule enflammée.
« Je suis fier d’être soutenu par les militants du Front Populaire dans cette candidature, je suis fier d’être soutenu par un bon nombre de Tunisiens dans cette aventure, et surtout, je suis fier d’avoir bénéficié du soutien de mon camarade martyr, feu Chokri Belaïd ». C’est avec ces mots, qui ont provoqué l’émotion de toute la salle, que Hamma Hammami a ouvert son discours, insistant par la même occasion que tout sera fait afin de dévoiler la vérité sur les deux assassinats politiques qui ont frappé le Front Populaire. « Belaïd et Brahmi toujours vivants », scandaient en chœur les présents.
Le discours du candidat a duré pendant une heure, un discours dans lequel il s’est adressé à tous les Tunisiens en leur assurant que, en cas de succès, il sera le président de tout le peuple et il œuvrera afin que les Tunisiens soient unis pour le bien du pays.
Hamma Hammami a tenu à rappeler que le rôle d’un président de la République est primordial puisqu’il est le garant de la bonne application de la Constitution. Il a, d’une façon assez subtile, pointé du doigt la campagne électorale du président sortant, Moncef Marzouki, en indiquant que les méthodes violentes et les discours incitant à la haine et à la division étaient inacceptables et en affirmant que le peuple tunisien, qu’il a qualifié de grandiose, a fait face à la dictature de Ben Ali et aux gouvernements de la Troïka avec des révoltes civiques et pacifiques.
Pour finir, le candidat du Front Populaire a promis de restaurer le prestige de l’institution de la présidence de la République en insistant sur le fait que la Tunisie avait un besoin vital de ses relations diplomatiques et que, de ce fait, il fera en sorte de rétablir les relations entre la Tunisie et la Syrie et de renforcer les relations avec les autres pays avec une nouvelle ouverture sur les pays asiatiques et les pays de l’Amérique Latine.
Les deux candidats ont réussi leurs meetings populaires, une démonstration de force à quelques jours de l’élection présidentielle.
Rappelons que Béji Caïd Essebssi et Hamma Hammami bénéficient tous deux du soutien de plusieurs partis et figures nationales.