Les résultats préliminaires des études conduites dans le cadre de l’élaboration de la nouvelle stratégie de l’habitat viennent d’être dévoilés par le ministère de l’Equipement, de l’Aménagement du territoire et du Développement durable.
Les dernières statistiques sur la situation du secteur font état d’un paradoxe bien réel : « Un excès de l’offre d’environ 600 mille logements par rapport aux ménages tunisiens et un déficit d’offres abordables en logements et terrains en milieu urbain, surtout dans les grandes agglomérations pour les classes moyennes et de faible revenu. Lequel déficit est comblé par une prolifération de logements informels et insalubres et de quartiers anarchiques, à raison de 30 mille logements/an et de 15 à 20% du parc des logements selon les régions et les communes, avec pour conséquences un étalement anarchique des villes, un manque d’espaces publics, des embouteillages, une prolifération inquiétante de l’informel et une dégradation flagrante de la qualité de la vie », souligne Mohamed Haddar, universitaire et coauteur de la nouvelle stratégie de l’habitat.
Trois raisons principales
L’exacerbation des coûts par rapport à la capacité financière des trois premiers déciles (revenu faible et moyen).
Les coûts fonciers et de construction ont spectaculairement grimpé depuis la deuxième moitié des années 2000. Un manque d’accès au financement bancaire classique pour les couches pauvres, pour absence de revenus réguliers et de garanties. Une grande partie de cette population ne peut, par ailleurs, bénéficier des dispositifs d’aide étatiques, à l’instar du Fonds de promotion du logement pour les salariés (FOPROLOS), destiné à soutenir, essentiellement, les salariés de la classe moyenne et autres salariés réguliers, qui n’échappent pas non plus à ce déficit d’accessibilité, sur le Grand Tunis surtout.
(Lire une analyse complète de Mohamed Haddar des résultats de l’étude sur les colonnes de l’Economiste Maghrébin n°644 disponible dans les kiosques).