Le déjeuner-débat organisé jeudi 20 novembre à Tunis par la Chambre Tuniso-Néerlandaise pour le Commerce et l’Industrie (CTNCI), auquel ont pris part plusieurs chefs d’entreprise, ainsi que des directeurs de sociétés, a permis de dresser le tableau de nos échanges commerciaux, au moment où tous les regards sont tournés vers les urnes ce dimanche. Affichant un optimisme imperturbable devant un déficit commercial alarmant et qui risquerait même d’atteindre les 14 milliards de dinars à la fin de l’année 2014, la ministre du Commerce et de l’Artisanat a préféré parler des opportunités et défis du commerce extérieur plutôt que des forces et faiblesses. Notre économie doit devenir plus concurrentielle et plus productive. Mais elle doit aussi s’ouvrir davantage sur le monde, martèle la ministre, qui n’a pas manqué de signaler également les grands défis, tels que le déficit structurel et chronique, que doit relever notre balance commerciale.
Ces quinze dernières années ont vu s’aggraver le déficit commercial de la Tunisie. Et ce déficit inquiète aujourd’hui, car il se creuse mois après mois. Il était de 11,8 milliards de dinars fin octobre 2014, soit une augmentation de 2 milliards de dinars par rapport à l’année dernière. Le déficit de la balance énergétique très présent, car « il représente aujourd’hui 27 % du déficit global contre seulement 5 % du déficit commercial en 2010 », à en croire la ministre du Commerce. Pis, en 2014, « l’aggravation du déficit de la balance commerciale a été la cause de l’augmentation pour 60 % de notre déficit commercial », a-t-elle renchéri. La résignation face à cette tendance alarmiste de notre balance commerciale ne serait pas acceptable car, en plus des mesures conjoncturelles engagées pour rétablir l’équilibre, une véritable stratégie est nécessaire pour inverser la donne.