Le candidat à la présidentielle Béji Caïd Essebsi et leader de Nidaa était l’invité de la radio française RMC au micro de Jean-Jacques Bourdin, ce lundi 24 novembre.
Annonçant les résultats non officiels, Béji Caïd Essebsi a déclaré qu’il a remporté 42,7% des suffrages contre 32,6% à son « compétiteur ». « Ce sont les résultats sur lesquels tout le monde s’accorde pour dire qu’ils sont véridiques « , affirme-t-il. Confiant et déterminé à la fois, il a affirmé que les résultats peuvent être corrigés » mais certainement pas en faveur de mon compétiteur « , nuance-t-il.
Dans le même ordre d’idée, BCE a confirmé la tenue d’un second tour. Répondant à une question sur les préparatifs du second tour, BCE a estimé que ceux qui ont voté pour Moncef Marzouki sont les islamistes, les cadres du mouvement Ennahdha, les salafistes jihadistes et les Ligues de la défense de la révolution (LPR) « qui sont tous des partis violents« , renchérit-il.
Répondant à une question posée par l’animateur s’il compte se présenter en tant que rempart contre la mainmise des islamistes sur la Tunisie, lors du second tour de la présidentielle, BCE a affirmé qu’il ne lancera pas cet appel parce que tout le monde va s’aligner : « Sur cette ligne là si nous n’avons pas eu 51% c’est qu’il y a une partie de nos électeurs qui ne s’est pas mobilisée, mais maintenant je pense que tout le monde va se mobiliser pour le second tour ».
» Malheureusement, il y aura une grande coupure : les islamistes d’un côté et les démocrates et les non-islamistes de l’autre », regrette-t-il.
Pour BCE, Moncef Marzouki est un président désigné par le mouvement Ennahdha « car avec 7000 voix recueillies lors des élections législatives en 2011, il ne pouvait pas accéder au pouvoir « , dit-il. Et d’ajouter : » Il y a les islamistes qui sont rangés derrière lui« . De même, il est d’avis que les cadres du mouvement Ennahdha soutiennent Moncef Marzouki malgré leur prise de position officielle de ne soutenir aucun candidat.
« Je ne fais pas partie de l’ancien régime. C’est Moncef Marzouki qui en fait partie car il a gouverné avec la Troïka pendant trois ans laissant la Tunisie dans une situation lamentable », lance-t-il.
Par ailleurs, BCE a affirmé qu’il ne représente pas la Tunisie du passé mais la Tunisie de l’avenir. Dans cette logique, il a indiqué que le problème n’est pas un problème d’âge du candidat, mais d’état d’esprit et de programme des candidats.
Interpellé par l’animateur sur les slogans de son programme à l’instar de la promotion d’un Islam modéré, BCE a répondu qu’il s’agit d’un Islam tunisien, « car nous avons notre propre lecture du Coran qui rejette la violence, donne des droits aux femmes, alors que les autres lectures de l’Islam, notamment le wahhabisme plaide pour la violence « , explique-t-il.