Contacté par leconomistemaghrebin.com, Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe d’analyses politiques et sociales basé à Genève, a estimé qu’il n’est pas possible de trancher sur le candidat à la présidentielle que le Front populaire va soutenir pendant le second tour de la Présidentielle. Pour M. Sidaoui, il n’est pas évident que les partisans du Front populaire se conforment à la décision de la direction du Front « parce que les partisans de cette famille politique ne sont pas dans l’obligation d’accepter la décision prise par son chef. Ce n’est pas une armée réglementaire« , explique-t-il.
Par ailleurs, Riadh Sidaoui a estimé que le Front populaire est composé de plusieurs tendances politiques. C’est pourquoi, l’unanimité sur le soutien à apporter à l’un ou l’autre des candidats au second tour est loin d’être acquise. De plus, il a rappelé les réserves du Front populaire sur Moncef Marzouki, notamment en ce qui concerne le dossier des deux assassinats politiques de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi pendant son mandat.
Revenant sur la relation entre Moncef Marzouki et le mouvement Ennahdha, Riadh Sidaoui a estimé que le vote massif qui a permis à Moncef Marzouki de passer au second tour il le doit à « une mobilisation massive de la base de ce mouvement sans qu’il y ait nécessairement de consignes de vote lancées par ses dirigeants».
Le politologue tunisien estime aussi, qu’étant donné l’existence de deux grandes mouvances centrales au sein du mouvement Ennahdha – une mouvance radicale et une mouvance modérée -, il se peut que le consensus n’ait pas été atteint sur la question de soutenir M. Marzouki. Cependant, d’autres indices, selon M. Sidaoui, sont à prendre en considération tels que : « L’accueil chaleureux réservé à Moncef Marzouki par Habib Ellouze, connu pour ses positions radicales et ses déclarations intempestives, lors de la campagne électorale ».