Aujourd’hui, 26 novembre 2014, un mercredi ordinaire, le lendemain d’un premier tour de la présidentielle, on parle résultats, on parle ISIE, on parle de candidats finalistes, le tout avec un nœud au ventre, un deuil refoulé et un œil timide vers l’avenir…
Ce mercredi aurait pourtant pu être joyeux, Chokri Belaïd, le martyr heureux, aurait pu fêter son cinquantième anniversaire, entouré de ceux et celles qu’il aime. Nada et Neirouz, ses deux filles, auraient trouvé le cadeau parfait pour leur papa chéri, un sourire et une fleur, et tout le reste n’aurait été que bonheur.
Cinquante ans et beaucoup de douceur, un « lion » contre ceux qui menacent la civilité de l’Etat, contre ceux qui n’ont de voix que celle de la violence, contre ceux qui, auparavant, quand la plupart se cachait timidement, trouvaient en Chokri un défenseur contre vents et marées.
Ils l’ont lâchement assassiné, un mercredi qui restera noir à jamais, un 6 février, qui a marqué notre histoire pour toujours. Quatre balles l’ont traversé et emporté pour l’éternité, lui dont la voix ne s’est jamais tue, Belaïd dont les discours nous faisaient frissonner par leur patriotisme et sincérité, Chokri qui n’a jamais abandonné.
Ils l’ont assassiné et pourtant, il n’a jamais cessé de les déranger, même mort et enterré, ce qui les a poussés à tenter d’assassiner le symbole Belaïd après avoir tué Chokri. C’est le 30 octobre dernier qu’ils ont diffusé un ‘film-documentaire’ reprenant l’affaire du meurtre, la faisant passer d’un crime d’Etat à un simple crime passionnel.
Mais toutes ces tentatives ont été vaines, Chokri est désormais vivant dans le cœur de chaque citoyen Tunisien libre et fier. Feu Belaïd est devenu symbole de la Tunisie post-révolutionnaire qui suivra ses pas et n’abandonnera jamais sa voie.
Paix à notre martyr, le martyr du militantisme et de l’amour. Son anniversaire est difficile en son absence, mais tant que sa voix continuera de nous accompagner, rien ne sera oublié.