La ville de Médenine a été le théâtre le matin de ce jeudi 27 novembre 2014 d’une manifestation durant laquelle les habitants de la ville ont protesté contre les derniers propos de Béji Caïd Essebsi, candidat au second tour de la présidentielle, qui avait indiqué que les électeurs de Marzouki étaient des extrémistes.
Des déclarations qui ont été mal interprétées selon quelques dirigeants au sein du mouvement Nidaa Tounes, puisque, expliquent-ils, Caïd Essebsi parlait des prédicateurs islamistes et des membres des ex-Ligues de protection de la Révolution qui ont soutenu Marzouki tout au long de sa campagne électorale.
Pour les dirigeants du CPR la réaction a été, bien sûr, autre. M.Abdelwahab Maâtar, par exemple, ex-ministre du Développement du gouvernement de la Troïka 1, a appelé explicitement, à travers sa page officielle Facebook, les sympathisants de Marzouki à « préparer un mouvement populaire contre les déclarations de BCE »; et cela sans compter les campagnes de dénigrement lancées par les pro-CPR depuis l’annonce des résultats partiels du premier tour de la présidentielle. Sans oublier bien sûr les incitations à la haine lancées par le président sortant lui-même, quand il a traité son rival, Caïd Essebsi, de ‘Taghout’.
Cependant, Adnen Manssar, directeur de la campagne électorale de Marzouki, a indiqué, via sa page officielle Facebook, que l’administration de la campagne n’a appelé aucune partie à sortir manifester, en rappelant ses troupes à l’ordre et en leur demandant d’éviter tout débordement en cette phase délicate.
Si la question de la division des Tunisiens entre Nord et Sud, entre musulmans et mécréants, révolutionnaires et nostalgiques de l’ancien régime est nouvelle pour nous, nous savons très bien qui l’a introduite. Espérons donc que les choses restent sous contrôle pour que l’on n’arrive pas à un point de non-retour.