En partenariat avec la Banque Mondiale, Bank Al-Maghrib a rendu public les résultats de son enquête sur la perception des services financiers par les ménages marocains et l’accès de la population aux services financiers. L’enquête a été conduite auprès d’un échantillon de 3.000 adultes représentatifs de la population active marocaine, âgés de 18 ans et plus. Les sondés sont essentiellement issus du milieu urbain (2/3). Leurs revenus et niveaux d’éducation ont été également pris en compte.
Selon notre confrère marocain « Le Matin », l’enquête a révélé qu’environ 41% de l’échantillon utilisent un produit ou un service financier formel, soit un niveau supérieur à la moyenne observée dans les pays de la zone MENA (18%). Cependant, ce résultat est caractérisé par de fortes disparités entre les différents segments de la population. Ainsi, les hommes utilisent davantage les produits financiers (50%) que les femmes (31%). L’enquête montre en outre que 61% des sondés ayant des revenus supérieurs sont financièrement plus inclus que ceux ayant des revenus faibles (25%). En se référant au milieu, les citadins sont à l’évidence plus à même d’être inclus financièrement (53%) que les ruraux (19%).
L’enquête souligne aussi que près de 13 millions d’adultes sont financièrement exclus. Cette frange de la population est composée essentiellement de femmes, d’indigents et de ruraux. Et pour cause : le manque d’argent (37%), l’absence de besoins (27%), les coûts élevés associés à la possession et l’utilisation d’un compte bancaire (24%).
En alternative, la majeure partie de cette population recourt à des méthodes informelles pour épargner (33% des sondés) et emprunter (10%). Toutefois, 49% de l’échantillon n’épargnent pas et 72% n’empruntent pas.