L’élection du président de l’Assemblée des Représentants du Peuple et de ses deux vice-présidents n’a cessé de créer la polémique entre les deux partis majoritaires qui ont souhaité le report de la séance, contrairement aux autres partis et à quelques indépendants qui voulaient que l’élection se tienne le jour même de la séance inaugurale.
Finalement, c’est aujourd’hui que le décompte des voix a eu lieu. A cette occasion, leconomistemaghrebin.com a interviewé trois représentants des partis majeurs de l’Assemblée.
Le député du mouvement Ennahdha, Houcine Jaziri, nous a affirmé que son mouvement n’a pas souhaité présenter de candidature à ce poste parce que n’étant pas majoritaire cela aurait été une tentative vaine. Et d’ajouter qu’Ennahdha voulait respecter le choix du peuple et que le poste de vice-président de l’Assemblée était plus approprié au deuxième parti de l’ARP. En ce qui concerne le dépôt et le retrait de la candidature de leur député Oussema Sghaeïr, H. Jaziri a expliqué que c’était dû à un petit différend interne qui a été résolu.
Saïd Aïdi, député du bloc Nidaa Tounes, a estimé de son côté qu’il était tout à fait normal de voir un député de l’opposition occuper la vice-présidence du Parlement. A la question de savoir s’il s’agit là d’un marché donnant-donnant entre le mouvement Nidaa Tounes et celui d’Ennahdha, Saïd Aïdi a nié en expliquant que son mouvement n’a pas fait et ne compte pas faire de négociations en coulisses et que tout se fera au vu et su de tout le monde. Il a ajouté que son mouvement a trois alliés naturels dans l’Assemblée, Afek Tounes, l’Union Patriotique Libre et le Front Populaire tenant à insister sur le fait qu’il fallait faire la différence entre le travail des partis au sein de l’Assemblée et les discussions quant à la formation du futur gouvernement.
Pour Yassine Brahim, les bruits qui courent, et qui disent que son parti n’est pas du tout intéressé par le Parlement mais par le gouvernement, n’ont rien de vrai. La preuve, renchérit-il, c’est que nous avons présenté la candidature de Nooman Fehri pour les postes de 1er vice-président et 2ème vice-président. Le président d’Afek Tounes a, par ailleurs, indiqué que son parti n’était pas d’accord avec l’idée d’avoir un gouvernement postélectoral qui soit technocrate, expliquant que cela ne doit pas devenir une tradition. « Il faut qu’on apprenne à mettre en avant les nouveaux leaders politiques, nous avons de bons politiciens qui sont aussi de bons techniciens ».
Les coalitions commencent à se dessiner au sein de la nouvelle Assemblée : Mohamed Ennaceur, député du mouvement Nidaa Tounes, vient d’être élu à une majorité écrasante, ce qui veut dire qu’il a bénéficié, entre autres, des voix du bloc d’Ennahdha.