La situation économique de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan ( MOANAP ) a continué d’évoluer au gré des diversités régionales. La plupart des pays exportateurs de pétrole à revenus élevés, principalement au sein du Conseil de coopération du Golfe ( CCG ), continuent d’afficher une croissance économique régulière et de solides fondamentaux économiques et financiers, bien qu’ils doivent faire face à des défis à moyen terme, selon le rapport du FMI, présenté ce matin par Giorgia Albertin, représentante résidente pour la Tunisie, en présence de Chedly Ayari, Gouverneur de la BCT et Hakim Ben Hammouda, ministre de l’Economie et des Finances.
En revanche, d’autres pays, tels que l’Irak, la Libye et la Syrie, sont touchés par des conflits humanitaires et économiques.
Quant aux pays importateurs de pétrole, à savoir la Tunisie, ils continuent d’avancer dans la mise en œuvre de leur programme économique, à un rythme inégal, dans un contexte de transition politique et dans des conditions sociales difficiles.
Dans la plupart de ces pays, en l’absence de réformes économiques et structurelles de grande envergure, l’évolution attendue de l’économie à moyen terme ne permettra pas de réduire un chômage élevé, ni d’améliorer les niveaux de vie.
Lenteur de la reprise et de la création d’emplois
Selon le FMI, l’activité économique est restée terne en 2014 dans les pays importateurs de pétrole de la région MOANAP, avec un taux de croissance avoisinant les 3 %, mais qui devrait s’accélérer et atteindre 4% en 2015 sachant que les profondes tensions sociopolitiques et les retombées de l’intensification des conflits régionaux freinent la croissance. Une amélioration graduelle de la confiance devrait soutenir la demande intérieure à mesure que l’incertitude politique se dissipera. Les exportations, le tourisme et l’investissement direct étranger devraient, également, connaître un rebond, aidés en cela par la reprise en Europe et la croissance soutenue dans les pays du CCG.
Néanmoins, les risques qui pèsent sur les perspectives sont de nature baissière. Les revers des transitions politiques, l’intensification des tensions sociales et sécuritaires et les retombées des conflits régionaux, de même qu’une croissance économique plus faible que prévue chez les principaux partenaires commerciaux sont autant de facteurs qui pourraient compromettre la reprise.
Pour y faire face, le FMI dresse une batterie de défis à relever. D’ailleurs, les pays importateurs de pétrole en général doivent améliorer la situation budgétaire et extérieure qui reste encore vulnérable ; continuer les politiques d’ajustement budgétaire entamées (avancer dans les réformes des subventions, augmenter les dépenses d’investissements et sociales de soutien à la croissance, mobiliser plus de recettes) ; améliorer la compétitivité, réduire les déséquilibres et préserver les réserves avec plus d’assouplissement des taux de change, mettre en place des réformes structurelles pour permettre des gains importants en termes d’emploi et de niveau de vie…
La Tunisie face aux défis
Pour le cas de la Tunisie, il faut avancer, d’une part, avec les réformes économiques (réforme du secteur bancaire, réformes budgétaires et structurelles) pour générer une croissance plus élevée et inclusive, et continuer à préserver la stabilité macroéconomique, d’autre part.
En relevant ces défis, la Tunisie pourrait enregistrer, en 2015, une amélioration de sa croissance, une réduction progressive et continue de ses déficits budgétaires contribuant à améliorer la confiance et renforcer la résilience de son économie, d’après le FMI.
Ces mesures créent des emplois, limitent les effets négatifs sur les populations pauvres, réduisent les inégalités sociales et impulsent la croissance à moyen terme.
Elles encouragent, également, l’amélioration du climat des affaires et de la gouvernance, ainsi que le développement des marchés financiers favorisant l’investissement et la hausse de la productivité.