Sans vouloir tomber dans le sensationnel, l’affaire de l’intrus à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) est grave et devrait être considérée ainsi. Et pourtant, une semaine après, le voile n’est pas près d’être levé. Arrêté sur-le-champ, l’intrus a été écroué lundi dernier.
Pour rappeler les faits, tout a commencé le 2 décembre, un jour historique. Un intrus a assisté à la place du député du Congrès pour la République (CPR), Mabrouk Hrizi, lors de la première séance de l’ARP. De ce fait, il a même prêté serment en lieu et place de ce dernier. Le comble est que l’usurpateur était assis aux côtés du secrétaire général de ce parti et aussi député, Imed Daïmi, qui est resté de marbre et n’a manifesté aucune réaction vis-à-vis de « son faux représentant ». Peut-être parce qu’il portait un costume, une chemise et une cravate de mêmes couleurs que celles du député élu, le vrai Hrizi. Drôle de coïncidence ! Cet individu, on le saura dans la journée, n’est en fait qu’un policier administratif, ce qui explique en partie la facilité qu’il a trouvée à accéder au palais du Bardo et ensuite à la grande salle des plénières, strictement réservée aux députés et à quelques fonctionnaires de l’Assemblée. Comment a-t-il pu se procurer un badge ? Qui l’a aidé à se trouver parmi les députés ? Qui a fini par le démasquer ?
Imed Daïmi dira que c’est lui qui a averti les forces de l’ordre. Une affirmation démentie par le responsable de la sûreté présidentielle en charge de la sécurité du parlement. « C’est un fonctionnaire qui a démasqué l’intrus et qui nous a avertis », a-t-il déclaré. Qui dit vrai ? L’enquête policière nous le dira peut-être un jour. Mais le plus important est de savoir pourquoi il a usurpé l’identité du député, qui l’a aidé à le faire et dans quel but ? That is the question !
Une fête gâchée et surtout un grave précédent, car si l’ARP devient une passoire, on peut s’attendre au pire, à savoir carrément l’échec du processus de transition. Imaginez un terroriste suicidaire à la place de l’intrus !