La valeur Travail occupe la troisième place chez le Tunisien, après celle de la famille et les valeurs religieuses, selon une étude portant sur un échantillon de 1204 citoyens, sur « La valeur travail et les raisons de la faiblesse de la productivité en Tunisie », réalisée et présentée par Karim Ben Kahla, universitaire, en marge de la 29e session des Journées de l’Entreprise.
Cette étude a démontré que la Tunisie occupe la quatrième place sur 60 pays, en ce qui concerne la valeur travail, et ce, d’après les résultats d’un programme de recherche internationale ( World Value Survey ).
« Pour le Tunisien, le travail se limite à une fonction et n’a pas de rapport avec l’innovation et la créativité. Sa productivité demeure faible en raison des conditions de travail et du climat au sein de l’entreprise, notamment les relations humaines, la conception du travail et la faiblesse du système de valeur ».
D’autre part, le Tunisien accorde un intérêt particulier au climat de travail, notamment les relations au sein de l’entreprise, lequel occupe la première position avant le salaire qui intervient en troisième position après la valeur travail.
Selon la même source, le Tunisien compte sur le gouvernement et attend des solutions, malgré la crise de confiance qui caractérise la société, surtout après la révolution.
Par ailleurs, la Tunisie détient le taux de confiance dans le gouvernement le plus faible. « Si le concept travail se limite à l’idée d’avoir un emploi, ceci résulte de l’éducation et des valeurs ancrées chez les enfants. Ces valeurs reposent sur l’obéissance au lieu de la créativité et de l’innovation, du respect de l’autre et le sens de la responsabilité ».
L’étude a montré que tant que la conception du travail se limite à un simple emploi, la crise de l’emploi risque de s’aggraver de plus en plus en Tunisie. D’où il importe de changer le modèle de développement économique, par la mise en place d’une nouvelle culture du travail, tout en veillant à ancrer les valeurs de l’innovation et le respect de l’Autre.
De leur côté, les entreprises tunisiennes sont appelées à améliorer les conditions de travail et les relations humaines, d’autant plus que 80% des sondés vivent une situation de frustration au sein de leur entreprise. L’Etat est appelé, quant à lui, à sensibiliser les citoyens à faire preuve d’initiative et à compter sur eux-mêmes.