Contacté par leconomistemaghrebin.com, à l’occasion de la Journée internationale de la lutte contre la corruption, Brahim Missaoui, président de l’association tunisienne de la lutte contre la corruption est revenu sur le diagnostic et les solutions pour contrer le phénomène de la corruption en Tunisie.
Brahim Missaoui a déploré l’absence de toute volonté de lutter contre la corruption dans la société tunisienne. D’après le spécialiste, son association a organisé plusieurs workshops dans différentes régions tunisiennes du nord au sud tunisien. Il en ressort que les jeunes, de la tranche d’âge 18 /35 ans, ne se sentent pas concernés et n’envisagent pas de s’engager dans ce processus de lutte contre la corruption. Le président de l’association s’est interrogé sur les raisons de ce refus alors qu’il s’agit de la même tranche d’âge qui a participé à la révolution. Cependant, il affirme qu’entre 35% et 40% de ceux qui ont dépassé 35 ans s’impliquent dans le domaine et sont actifs dans des associations.
D’autre part notre interlocuteur a regretté le faible taux de participation des femmes dans la lutte contre la corruption et la dénonciation de la corruption. Il a argumenté ses propos en citant le Centre du renseignement et du soutient des victimes de la corruption qui a reçu un nombre minimum de femme depuis sa création en 2012, tout en soulignant l’importance du rôle de la femme dans la lutte contre la corruption.
Proposant des solutions relatives à la lutte contre la corruption, Brahim Missaoui a en premier lieu insisté sur l’urgence d’activer les lois relatives à la lutte contre la corruption telle que la loi 112. Pour lui, l’application des lois doit être stricte et efficace, tout en rappelant l’existence d’une armada de textes juridiques favorisant la lutte contre la corruption. En deuxième lieu, il a estimé que les campagnes de sensibilisation doivent continuer, afin de toucher le citoyen qui doit s’imprégner de la culture de la dénonciation de la corruption. Enfin, il a jugé urgent d’établir une stratégie nationale pour la lutte contre la corruption et de soutenir l’Instance nationale de la lutte contre la corruption.