Les efforts de la recherche scientifique se multiplient pour en savoir plus sur le VIH, mieux cerner celui-ci, qui révèle de plus en plus de secrets.
Une étude récente indique, en effet, que la virulence du VIH a diminué. Une bonne nouvelle pour ceux impliqués dans la lutte contre la maladie du sida, mais qui ne doit pas faire oublier que le combat engagé contre cette maladie est encore long, et qu’il faudra redoubler de vigilance pour enfin l’éradiquer.
L’étude, menée par une équipe internationale et parue dans la revue Pnas, détaille les facteurs de la diminution de la virulence du virus. Pour ce faire, les scientifiques ont sélectionné près de 2000 femmes du Botswana et d’Afrique du Sud, infectées par le VIH.
Dans un premier volet de l’étude, les chercheurs ont mis en évidence le processus naturel d’adaptation du virus à l’organisme hôte. En effet, le développement de tout virus dépend des défenses naturelles de l’organisme hôte, régies par le matériel génétique de celui-ci.
Les scientifiques ont montré qu’au Botswana, pays où l’épidémie a commencé plus tôt et qui a atteint un taux de séroprévalence adulte supérieure à celle de l’Afrique du Sud, le matériel génétique des hôtes n’a qu’un très faible effet protecteur. Pourtant la capacité de réplication du virus ( multiplication du virus) est plus faible. Ces données suggèrent que l’évolution virale se produit relativement rapidement, et que l’adaptation du virus à la plupart des facteurs génétiques de protection peut contribuer à une diminution de la capacité de réplication virale, au niveau de la population, et une réduction conséquente de la virulence du VIH avec le temps.
Dans la deuxième partie de l’étude, les chercheurs ont montré de quelle manière les facteurs qui influencent la virulence du VIH sont en rapport direct avec les efforts en cours pour contenir et finalement éradiquer l’épidémie de VIH. Un modèle mathématique conçu par l’équipe de recherche a montré qu’en plus des avantages en termes de réduction de l’infection à HIV et sa transmission , les anti-rétroviraux ( traitement du sida) réduisent la capacité de réplication du virus et, partant, la virulence de celui-ci. Un meilleur accès au traitement serait donc un moyen efficace, dans les décennies à venir, pour réduire l’impact du virus sur ses les organismes hôtes.
La vigilance reste pourtant de mise, car des efforts sont encore à déployer. Dans le monde près de 35 millions de personnes sont atteintes du VIH, parmi elles pas moins de 19 millions sont séropositives sans le savoir. D’un autre côté, des progrès colossaux sont notés : à l’heure actuelle environ 14 millions de personnes ont accès au traitement du VIH, de même que le nombre de nouvelles contaminations a baissé de 38% depuis 2001.
Le mois de décembre est traditionnellement consacré à la lutte contre le sida. C’est l’occasion de connaître cette maladie, et surtout les moyens de s’en prémunir, une opportunité pour se joindre aux efforts de lutte contre cette maladie, que les acteurs internationaux comptent bien éradiquer d’ici 2035.