Les observations du rover Curiosity nous révèlent un secret de plus sur la planète Mars. Le cratère de Gale, un des objets des travaux de recherche de la mission menée par la NASA, serait un gigantesque lac asséché, autrefois alimenté par plusieurs rivières.
L’analyse du sol martien faite sur une distance de près de 8 km, partant du cratère de Gale, site d’atterrissage de Curiosity le 6 août 2012, en direction du Mont Sharp (centre du cratère, qui culmine à 5500 mètres d’altitude) a permit de trouver plus d’un indice sur les modifications du relief, dans la zone étudiée.
Les résultats indiquent, en effet, que le Mont Sharp a été formé par la superposition de sédiments déposés dans le lit du lac sur une période qui s’étale sur plusieurs dizaines de millions d’années. Une découverte qui suggère qu’autrefois le climat aurait été propice à la formation de lacs sur une longue durée à de nombreux endroits sur la planète rouge.
Le Dr. Ashwin Vasavada du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa affirme : « Si notre hypothèse de la formation du Mont Sharp se confirme, cela pourrait remettre en question l’idée que les conditions de chaleur et d’humidité étaient transitoires , locales ou souterraines sur Mars (…) l’explication la plus plausible est que l’atmosphère martienne était plus dense et donc la température dépassait zéro degré. »
Des conditions climatiques pouvant permettre l’existence de l’eau à l’état liquide, et qui se sont maintenues suffisamment longtemps ( plusieurs dizaines de millions d’années) pour qu’une vie microbienne apparaisse, selon Michael Meyer, responsable du programme d’exploration de Mars à la Nasa.
Le Projet Mars Science Laboratory, mené par la NASA, a pour but principal d’évaluer la possibilité que des environnements potentiellement propices à la vie, aient existé sur cette planète, ainsi que les changements qu’ils ont connus, et ce, durant des millions d’années passées. Ce projet fait parti d’un programme de recherche de la Nasa sur la planète rouge et une phase de préparation pour une mission spatiale habitée vers Mars, prévue pour 2030.
« Les connaissances acquises sur l’évolution de l’environnement de Mars, en analysant de quelle manière le Mont Sharp a été formé, seront d’une grande utilité dans l’élaboration de programmes pour de futures missions ayant pour principale but de rechercher des signes prouvant l’existence d’une vie martienne », a déclaré Michael Meyer.
Mais pourquoi donc cette obstination à chercher une vie extraterrestre ? D’après les scientifiques qui se sont penchés sur cette question, la réponse est évidente : prouver l’existence d’une vie extraterrestre sur Mars permettrait de remonter à nos origines. La Terre et la planète Mars étaient à une époque lointaine proches l’une de l’autre. Il y a des milliards d’années de cela, des météorites martiennes qui circulaient dans l’espace chargé de particules « vivantes » les auraient déposées sur Terre, le processus pouvant être inversé.
Dotée d’un budget de deux milliards de dollars, la mission Curiosity a déjà prouvé l’existence d’argile et a mis en évidence la qualité de l’eau ( ni acide ni salée) deux facteurs qui appuient l’idée que la vie sur mars n’était pas impossible.