La loi de finances 2015 a été au centre du déjeuner-débat mené aujourd’hui, avec Hakim Ben Hammouda, ministre de l’Economie et des Finances, en présence de MM. Foued Lakhoua, président de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie ( CTFCI ) et François Gouyette, ambassadeur de France en Tunisie, ainsi que des experts en la matière et des représentants de la presse nationale.
Dans ce cadre, le ministre a tenu à remercier, tout d’abord, les membres de la Commission des Finances et de l’ARP, pour leur volonté de respecter la Constitution dans l’adoption, hier, de la LF2015, mais aussi pour leur engagement et leur détermination ainsi que leur volonté de recherche de consensus.
Par la suite, M. Ben Hammouda a rappelé les trois aspects sur lesquels a été basée la feuille de route du gouvernement actuel, à savoir la réussite des élections, l’aspect sécuritaire et la fin de la dérive de la situation économique.
« Le gouvernement a su respecter ces trois aspects et a multiplié ses efforts pour que la situation économique soit stabilisée, mais cela reste encore insuffisant. Il y aura encore du travail à faire, notamment en terme d’investissement », a affirmé le ministre.
Et d’ajouter que la Tunisie a besoin d’une reprise forte des investissements, qui, selon ses propos, nous ont manqué pour plusieurs raisons, notamment le cadre législatif, institutionnel, l’insécurité, le manque de confiance…
Hakim Ben Hammouda a mis l’accent, en outre, sur les priorités économiques dans lesquelles s’est inscrit le gouvernement actuel.
La stabilisation macroéconomique s’affiche en tant qu’une priorité majeure, d’où un déficit budgétaire de 9,2% à la fin 2014, une inflation de 5,2%qui doit s’établir entre 3 et 4%, et ce, en produisant plus et mieux, en s’attaquent aux problèmes de change et à ceux de l’énergie…
En deuxième lieu s’affiche la croissance, qui reste, selon ses dires, faible (2,5%).
L’accélération des réformes (fiscale, bancaire, structurelle…) demeure importante. Sans oublier le volet social (dialogue constructif, diminution du pouvoir d’achat, augmentations salariales…) qui a recueilli un intérêt particulier.
« Avec ces mesures, on a réussi un retour de confiance très important des investisseurs nationaux et internationaux ; et on n’a plus les mêmes pressions des mois de février et mars précédents », a affirmé le responsable ; estimant que le gouvernement Jomaa a fait en sorte que le prochain gouvernement puisse continuer le travail entamé pour relancer l’économie tunisienne, surtout après la réussite des élections et la stabilisation macroéconomique.
En ce qui concerne la fiscalité, M. Hammouda a fait savoir que le gouvernement a opté pour réglementer l’action de l’administration, mais l’intérêt particulier a été accordé à l’investissement.
Cela n’empêche qu’il reste beaucoup à faire, selon ses propos, pour sensibiliser les gens et les entreprises à lutter contre l’évasion fiscale sans pression. « On peut augmenter nos recettes fiscales sans élargir la pression fiscale», dixit-il.
Quant à la restructuration bancaire, il a mentionné qu’on a besoin d’une réforme de tout le secteur, dans laquelle le gouvernement Jomaa a été fortement engagé.
Au volet des négociations sociales, le ministre a assuré que le gouvernement et l’UGTT sont en train de gérer la phase difficile que connait la Tunisie, pour en finir avec des décisions au profit de l’Etat et des travailleurs.