Les phtalates, longtemps incriminés comme perturbateurs hormonaux, seraient responsables d’autres maux. Des études récentes, ont montré leur rôle dans l’apparition de troubles du développement psychomoteur chez les enfants en âge préscolaire, cependant aucune étude n’a prouvé que ces effets pourraient persister au-delà de cet âge.
Dans une étude publiée dans la revue PLoS ONE, des scientifiques américains prouvent que l’exposition à ces composés chimiques durant la grossesse augmente le risque d’une baisse du QI chez l’enfant de 7 ans.
Les scientifiques ont suivi 328 femmes enceintes habitant la ville chez lesquelles ils ont mesuré la concentration de phtalates urinaire au cours du troisième trimestre de grossesse. Le développement psychomoteur des enfants issus de ces grossesses a été évalué par l’échelle d’intelligence de Wechsler, à l’âge de 7 ans qui explore quatre domaines de la fonction cognitive ainsi que le quotient intellectuel global (QI).
Les résultats ont montré que plus la concentration urinaire en phtalates était importante, plus le QI des enfants était bas, par rapport à la moyenne notée chez l’enfants de 7 ans. Une baisse du QI pouvant aller jusqu’à 7.6 point pour une catégorie précise de phtalate (métabolite du di-isobutyl phtalate )
Les facteurs en cause seraient selon les scientifiques nombreux et intriqués : «les phtalates agiraient comme anti-androgènes et pourraient altérer la différenciation sexuelle du cerveau; de même qu’ils pourraient moduler l’activité de l’enzyme aromatase dans le cerveau en développement et perturber ainsi la synthèse d’œstrogènes, l’activité dopaminergique pourrait aussi diminuer, causant des troubles de déficit de l’attention et de l’hyperactivité».
L’étude américaine soulève un problème des plus épineux, car le fait est que ces composants chimiques sont omniprésents dans notre quotidien .Très utilisés comme plastifiants, on les trouve dans la quasi-totalité des objets et produits en PVC , les phtalates se « cachent » partout : textiles imperméables, détergents, cuir synthétique, matériaux de construction, encres, vernis, parfums , déodorants et la liste risque d’être longue.
Parce que les expositions aux phtalates se font au quotidien et que les concentrations notées dans l’expérience sont situées dans la fourchette habituellement observée dans la population en général, les résultats de cette étude amènera-t-elle à considérer l’exposition aux phtalates comme un problème de santé publique ?
Les phtalates incriminés dans la baisse du QI des enfants
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