Opération coup de poing, hier dimanche, dans treize villes de Turquie dont Istanbul : la police antiterroriste a arrêté 24 personnes, dont le rédacteur-en-chef de Zaman, un grand quotidien turc proche de l’opposition au président Erdogan ; ainsi que les partisans du prédicateur islamiste Fethullah Gülen, le rival du président turc.
Cette nouvelle rafle survient deux jours après que le président turc a annoncé une nouvelle opération contre les « forces du mal » activées depuis son exil aux Etats-Unis par son ennemi juré, Gülen, qu’il accuse d’avoir orchestré l’an dernier le lancement d’une enquête pour corruption contre des membres de sa garde rapprochée.
Le rédacteur-en-chef de Zaman, un des plus grands quotidiens de Turquie, a été appréhendé par les forces de l’ordre, ainsi que des membres de son cercle le plus proche.
Selon les observateurs occidentaux, cette vague d’arrestations est une réplique à une enquête pour corruption : le régime islamiste d’Ankara accuse l’opposition d’avoir fomenté le lancement d’une vaste enquête sur un scandale de corruption qui a conduit à l’arrestation d’une dizaines d’hommes d’affaires et d’hommes politiques, dont les fils de trois ministres du gouvernement Erdogan, alors Premier ministre. Recep Tayyip Erdogan était parvenu à mettre un coup d’arrêt à cette enquête en procédant au limogeage de milliers de policiers et d’un certain nombre de juges et en faisant adopter des lois renforçant le contrôle de l’Etat sur l’appareil judiciaire et sur internet.