Le taux de participation aux bureaux de vote relevant de la circonscription du consulat de Grenoble (8 centres avec 13 bureaux de vote) a atteint 10%, le samedi 20 décembre à 18h ; le même coefficient donc que celui du samedi 22 novembre à la même heure. Aussi, à peine 2513 personnes sur 26.076 inscrits avaient jugé utile d’exercer leur devoir de citoyens au cours de ces deux jours d’ouverture.
Au final, lors du premier tour des élections présidentielles le taux de participation avait atteint seulement 20% avec une prime de 56% pour le centre de Grenoble (3 bureaux de vote). A priori, nous nous dirigeons vers les mêmes grandeurs –proportions. La mobilisation reste donc faible, même très faible.
Il en va de même, hélas, de toutes les circonscriptions de l’étranger. En effet, à l’heure où nous rédigeons ce compte rendu sur la mobilisation électorale, nous constatons pour l’instant que seulement 10 personnes sur 100 inscrites sur les listes électorales avaient déjà exprimé leur choix.
Dès lors deux questions légitimes se posent :
- Quelle explication donner à une mobilisation aussi faible ? S’agit-il d’une réelle désaffection à l’égard du politique ou d’un simple problème d’organisation logistique et de découpage de circonscriptions électorales ?
- Vu le faible taux de participation de ces deux jours et le coût financier exorbitant engendré par une telle mesure, la question de la « rentabilité » pour le contribuable tunisien se pose forcément ! Les autorités tunisiennes n’auraient-elles pas dû se contenter d’une seule journée d’ouverture mais en multipliant les centres et les bureaux de vote ?
1/ Désaffection ou problème de découpage de circonscription ?
Plusieurs éléments peuvent expliquer un tel résultat :
- Les promesses non tenues par les anciens élus et le Secrétaire d’Etat à l’Immigration et aux Tunisiens à l’étranger, Monsieur Houcine Jaziri.
- Le faible niveau d’instruction – cela va sans dire – de la très grande majorité de la diaspora tunisienne
- La majorité des Tunisiens dans la région de Grenoble, dans d’autres départements aussi, habitent dans les environs mais ne peuvent se déplacer que le dimanche. D’ailleurs, les forts taux de participation sont enregistrés dans les zones urbaines (56% à Grenoble-ville).
- Beaucoup aussi appréhendent le fait de découvrir au final, après un périple de plusieurs kilomètres, qu’ils ne sont pas inscrits sur les listes électorales.
- Comme nous l’avions déjà signalé lors de notre précédente communication du dimanche 23 novembre : à cette période de l’année, les préparatifs pour les fêtes de fin d’année sont très mobilisateurs en ce sens qu’ il est difficile pour les salariés de prendre des congés.
2/ Un coût financier exorbitant :
L’ouverture des bureaux de vote à l’étranger deux jours avant la date officielle des élections a un coût. Ce coût est d’environ 13.000 euros seulement dans la circonscription de Grenoble (50 agents * 100 euros/jour + la logistique, les frais de déplacement, la location du matériel et son acheminement). Au total, les trois jours de mobilisation reviennent à plus de 20.000 euros.
Dès lors la question de la « rentabilité électorale » de cette ouverture prématurée se pose forcément, d’autant plus que nous disposons de 387 bureaux de vote répartis dans le monde.
En définitive, n’était-il pas plus judicieux de limiter l’ouverture à une seule journée tout en multipliant les centres de vote ?