« La journée électorale a commencé à 8 heures pour s’achever à 18 heures. Une participation sans engouement est à noter. L’absence des jeunes dans les isoloirs se confirme après les Législatives et le premier tour de la Présidentielle. À La Marsa, Carthage, le Kram, la Goulette, Menzah (Tunis et banlieue nord), les files d’attente étaient maigrelettes. Selon l’Isie (l’Instance indépendante en charge des élections), le taux de participation serait de 56 % au niveau national. Et de 26 % pour les Tunisiens résidant à l’étranger », a constaté le site électronique Le Point dans son édition de ce lundi 22 décembre.
Désormais, Nidaa Tounes contrôle l’Assemblée des représentants du peuple (avec 86 députés sur 217) et la présidence. Le parti composé à la fois de gens de gauche et d’anciens membres du RCD (le parti de Ben Ali) possède tous les leviers du pouvoir politique, constate Le Point.
La composition du gouvernement sera un indicateur précis pour comprendre les choix faits par BCE et Nidaa Tounes. Le chef du gouvernement sera-t-il un technocrate, un fidèle de Béji ? Une alliance avec les islamistes d’Ennahda est-elle possible dans les actes ? Dans un bref commentaire, ce soir, le vainqueur a sobrement déclaré qu’il « tient à remercier M. Marzouki, et l’avenir aussi proche que lointain exige de nous de travailler ensemble ». Un signe d’apaisement après une campagne très violente, verbalement parlant.
Difficile de réformer l’État quand l’électeur a boudé les urnes à hauteur de 44 %. La révolution en Tunisie a été menée spontanément par les jeunes des régions intérieures. Ceux-ci ne se reconnaissent pas dans la classe politique, tous partis confondus. Un enjeu de taille pour les cinq prochaines années de gouvernance Nidaa Tounes. Le prochain gouvernement sera annoncé en février. D’ici là, les tractations vont commencer sur des bases saines : le choix des urnes. Les résultats seront annoncés lundi soir à 20 heures. Les sondages sortis des urnes sont pour l’instant dans la marge d’erreur (3 %).