Le nouveau Président de la deuxième République Tunisienne, Béji Caïd Essesbi, a choisi d’accorder sa première interview en tant que Président à la chaîne nationale tunisienne, Al Watania, avec le journaliste Moez Ben Gharbia.
Béji Caïd Essesbi a eu à répondre à la rumeur selon laquelle le futur Premier ministre serait un ancien ministre du régime de Ben Ali. Le nouveau Président de la République a assuré que cela n’était pas le cas et que la désignation du prochain chef de gouvernement n’a pas encore été décidée. Il a indiqué que ce poste ne serait pas forcément occupé par un leader du mouvement Nidaa Tounes.
A ce sujet, Béji Caïd Essesbi a expliqué que, maintenant qu’il a accédé à la magistrature suprême, il allait renoncer à la présidence de Nidaa Tounes en ajoutant qu’il n’était pas uniquement le candidat de son mouvement mais de tous les partis et toutes les personnalités nationales qui l’ont soutenu lors du second tour de l’élection présidentielle.
Prié de commenter les événements et protestations qui ont secoué quelques régions du sud tunisien suite à l’annonce des résultats préliminaires de la Présidentielle, Béji Caïd Essesbi a exprimé son regret quant à ces incidents violents en assurant que les habitants du sud allaient être agréablement surpris par le programme que leur réserve le futur gouvernement.
Moez Ben Gharbia s’est ensuite concentré sur une question des plus importantes : la liberté de la presse et sa protection lors des cinq prochaines années. Béji Caïd Essesbi a rappelé à ce sujet qu’il a signé un engagement écrit dans lequel il a promis de ne poursuivre aucun journaliste en justice. En contrepartie, le président a demandé à ce que les médias et les journalistes soient professionnels et respectent la déontologie journalistique. Caïd Essebsi a affirmé son intention d’être le garant de la liberté d’expression et de presse estimant que la vraie démocratie ne peut être réellement instaurée que par le biais d’une opposition saine et d’une presse libre et juste.