Inculpé d’apostasie « pour avoir parlé avec légèreté du Prophète Mohamed » dans un article publié sur des sites internet mauritaniens et dans lequel il contestait des décisions prises par le prophète et ses compagnons durant les guerres saintes, l’accusé, Mohamed Cheikh Ould Mohamed, détenu depuis le 2 janvier, a été condamné à mort par la Cour criminelle de Nouadhibou, à environ 480 km au nord de Nouakchott.
C’est la première condamnation à mort pour apostasie de l’histoire de la Mauritanie depuis son indépendance en 1960 à l’encontre d’un Mauritanien, musulman, inculpé après un écrit considéré comme blasphématoire.
Selon l’AFP, l’énoncé du verdict a été suivi de bruyantes scènes de joie dans la salle d’audience du tribunal et à travers la ville de Nouadhibou avec des rassemblements ponctués de concerts de klaxon d’habitants à moto ou en voiture.
Notons que le procureur de la République de Nouadhibou avait requis la peine de mort à son encontre. Une demande suivie par la cour, soulignant que le prévenu tombait sous le coup d’un article du code pénal mauritanien prévoyant la peine de mort pour « tout musulman, homme ou femme, ayant renoncé à l’islam, explicitement ou à travers des actes ou paroles en tenant lieu », d’après la source judiciaire.
La Mauritanie est une République islamique où la charia (loi islamique) est en vigueur mais dont les sentences extrêmes comme les peines de mort et de flagellations ne sont plus appliquées depuis environ trois décennies.