Le chef du mouvement islamiste, Rached Ghannouchi, a accordé une interview à la chaîne Al Hiwar Ettounssi dans la soirée d’hier, vendredi 26 décembre, afin de commenter l’actualité politique dans le pays. Après avoir exprimé sa fierté quant à la réussite du processus électoral en Tunisie, le chef d’Ennahdha a indiqué qu’une grande partie de cette réussite était due à son mouvement qui « a su suivre la voie de la sagesse en cédant le pouvoir quand il nous a été demandé de le faire, sinon la Tunisie aurait connu le même sort que la Libye, l’Egypte ou encore la Syrie. »
Rached Ghannouchi a ajouté dans ce contexte que la finalisation de la Constitution est venue renforcer tout cela puisque cette nouvelle Constitution a permis de rassembler tous les Tunisiens. De plus, il a expliqué que si Ennahdha avait présenté son propre candidat à l’élection présidentielle, un scénario à l’égyptienne aurait pu se produire en Tunisie.
Invité à commenter la dernière initiative lancée par le président sortant, Moncef Marzouki, – qui avait annoncé la création d’un nouveau parti politique nommé «le peuple citoyen » – le chef du mouvement d’Ennahdha a expliqué que, comme tout citoyen tunisien, Moncef Marzouki est en droit de créer l’initiative politique qu’il souhaite, mais en revanche, il a outrepassé ce droit acquis en tentant de s’emparer de la base d’Ennahdha qui l’a soutenu « parce qu’elle voyait en lui le meilleur candidat à la Présidentielle ».
De plus, le chef d’Ennahdha a expliqué que, même si les électeurs d’Ennahdha étaient libres dans leur choix, ils restaient fidèles à leur mouvement et ses convictions.
Interrogé sur la formation du prochain gouvernement, Rached Ghannouchi a exprimé la volonté de son mouvement de collaborer avec Nidaa Tounes et de participer à la future équipe gouvernementale. A ce sujet, il a indiqué que le prochain chef de gouvernement ne sera pas issu du mouvement Nidaa Tounes. On rappelle ici que plusieurs leaders d’Ennahdha, comme Habib Ellouze ou encore Sadok Chourou, ont menacé de quitter le mouvement si jamais ce dernier venait à collaborer avec Nidaa tounes.
En conclusion, Hamza Balloumi, le journaliste animateur de l’émission, a demandé l’avis de Rached Ghannouchi sur la comparaison que faisaient quelques partis entre Ben Ali et Béji Caïd Essebsi. Le chef d’Ennahdha a déclaré que cette comparaison n’était ni logique ni justifiée puisque Ben Ali a accédé au pouvoir en effectuant un coup d’Etat contre Bourguiba alors que Béji Caïd Essebsi a accédé à la Présidence de la République en bénéficiant de la confiance du peuple via les urnes.