Ines Ben Othman a été arrêtée le 19 décembre 2014 alors qu’elle se trouvait au poste de police de la Cité Ennasser pour porter plainte pour diffamation : sur les réseaux sociaux une campagne de diffamation avait été orchestrée contre la cinéaste par un agent de police du nom de Asma Dridi, et voilà qu’Ines écope de deux mois de prison ferme.
Il est 9 h passé, Jihène Bel Gasmi, une amie de la jeune cinéaste, précise que les pressions qu’elle a subies étaient liées à sa relation avec Walid Zarrouk, un syndicaliste des forces de l’ordre : « C’est le fruit d’une machination et d’un règlement de comptes entre les syndicats des forces de l’ordre », confirme-t-elle.
Pas très loin de la mobilisation qui se tenait devant le tribunal, la jeune activiste Lina Ben Mhenni, membre du comité de soutien, était présente : « Nous sommes là en soutien à Ines, il s’agit du comité de défense et nous croyons que sa cause est juste », affirmant : « Ines n’ a pas commis de crime, car elle est juste la fiancée de Walid Zarrouk, qui a accusé des agents de poste de police d’être impliqués dans des affaires de corruption.Nous pensons qu’ Ines a payé pour Walid Zarrouk ».
Évoquant la question du rôle que la société civile pourrait jouer, elle répond : “La société civile doit être vigilante, on ne doit pas céder, il ne faut pas avoir peur, il faut continuer la lutte pour préserver la liberté d’expression”.
Halima Jouini, vice-présidente chargée des droits des femmes, tenait à la main une banderole mentionant “Libérez Ines”, : On vient pour assister au procès d’ Ines et demander sa remise en liberté car nous estimons que son arrestation est illégale et arbitraire et effectivement c’est une atteinte aux droits humains, il s’agit d’un abus de pouvoir et pour une mère c’est une atteinte double, cette violence spécifique qui émane de l’ acharnement contre une mère”.
Elle souligne également “la machination policière revient en force. Il faut redoubler de vigilance, mobiliser davantage la société civile, qui a su imposer les acquis de la révolution comme la liberté d’expression. Il y a un sérieux risque de retour en arrière si nous baissons les bras. Il n’en est pas question, nous continuerons à lutter pour la liberté, pour le respect de la dignité ».
Et de poursuivre : « Il est inconcevable de maintenir en détention depuis trois semaines une mère d’un enfant en bas âge. C’est inhumain, nous en sommes bouleversées. Nous risquons la banalisation de cet acharnement dont est victime Inès qui est avant tout une maman. On fera tout pour mobiliser les gens pour qu’Ines soit libérée le plus tôt possible”, conclut-elle.
les « ripoux » auront encore de beaux jours si on continue à les laisser faire…