Une amélioration de la situation économique dans le pays et de la conjoncture. Voilà comment se présentent les choses du point de vue du gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, et du ministre de l’Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, en ce début 2015. En effet, c’est quasiment un bilan de santé de l’économie tunisienne que les deux responsables ont dévoilé, aujourd’hui, lundi 12 janvier 2015, au siège de la BCT, devant la dizaine de journalistes qui ont assisté à ce point de presse.
Côté bonnes nouvelles, le gouverneur de la BCT a mis en évidence l’importance de l’effort entrepris pour maîtriser l’inflation. Le taux d’inflation est tombé en ce début d’année à 5,5% après avoir été à 6,5% au cours du mois de mars 2014. Autre fait d’arme : les liquidés se sont améliorées dans le pays ( l’encours de la BCT est passé de quelque 6 milliards en juillet 2014 à environ 3 milliards aujourd’hui ). Idem pour les dépôts des banques.
Le déficit budgétaire est passé à 4,6% au cours de l’année 2014
Par ailleurs, le déficit budgétaire est passé de 6,9% au cours de l’année 2013 à 4,6% au cours de l’année 2014. Une amélioration de 2,8% qui s’explique, a assuré Hakim Ben Hammouda, par deux facteurs : l’amélioration des recettes fiscales et la pression exercée sur les dépenses de l’Etat.
Dans le même ordre d’idées, les fonds propres du budget se sont bien améliorés, a indiqué Hakim Ben Hammouda, en soulignant qu’elles se situent autour de 75% après avoir été à 70%. Mais beaucoup reste à faire pour les porter à 85% à l’horizon 2017. Parallèlement à cela, les 5,4 milliards d’investissement à réaliser pour le développement dans le budget de l’Etat, près de 4,8 milliards ont été encaissés. 4,3 milliards ont été encaissés en 2013.
Le taux de croissance du PIB se situerait, d’autre part, pour l’année 2014 autour de 2,4%. Une réalisation qui reste cependant suspendue à la bonne tenue du dernier trimestre de l’année 2014.
Le déficit courant a atteint 8,9% du PIB en 2014
Une croissance qui reste malgré tout insuffisante, selon le ministre des Finances. Elle a été jugée « molle » par le gouverneur de la BCT qui a soutenu également qu’elle ne peut faire démarrer réellement l’économie. Relevant au passage qu’ « avec un taux d’investissement de 19 ou de 20% dans le privé, on ne peut espérer des améliorations significatives ».
Mais, il y a plus grave : le déficit courant. Il a atteint 8,9% du PIB en 2014 après avoir été de 8,3% en 2013. Autant dire « que nous allons droit vers un précipice », a dit Chedly Ayari. En soulignant que cette situation impacte réellement notre endettement (le taux d’endettement extérieur est 43,7% en 2014) et le taux du change du dinar (la dépréciation du dinar a été de 11% par rapport au dollar, monnaie dans laquelle est calculé le baril de pétrole. Cette dépréciation été de … seulement 6,1% en 2013.
Autant dire que beaucoup reste vraiment à faire pour que le pays reprenne son souffle. Pas avant deux voir trois ans, a affirmé Hakim Ben Hamouda. L’année 2015 sera à ce titre et encore une année de « transition ».
Et à condition de continuer un effort sans doute sans précédent pour équilibrer les comptes de l’Etat et pour réformer l’économie. Outre la réforme fiscale, les deux responsables on cité, à ce propos, la nouvelle loi sur les banques, la nouvelle sur la BCT, la loi sur la protection des déposants, sur les prêteurs de dernier ressort…
De véritables chantiers bien nécessaires.