Dans une déclaration accordée à Mosaïque fm, la directrice du bureau de Human Rights Watch ( HRW ) en Tunisie, Emna Galleli, a regretté que « quatre ans après la révolution les blessés et les martyrs de la révolution n’ont pas encore obtenu justice, notamment en ce qui concerne le jugement des coupables », dit-elle et de rappeler que plus de 132 manifestants ont été tués entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011.
Par ailleurs, elle a qualifié la réouverture des affaires relatives aux martyrs de la révolution, dans le cadre de la justice transitionnelle de « pas positif, cependant il faut respecter les standards internationaux en matière de droit de la défense »; avant de préciser que la réouverture des affaires ne doit pas être de façon arbitraire, « elle doit se faire dans le respect du droit des accusés à un procès équitable ».
Évoquant la justice militaire, Emna Galleli a estimé que son problème principal est l’absence d’indépendance : « Il existe encore une relation étroite entre les tribunaux militaires et le pouvoir exécutif ». D’autre part, la directrice de Human Rights Watch en Tunisie a estimé que les enquêtes ont été ouvertes tardivement et que les preuves collectées sont insuffisantes pour mieux connaître toutes les personnes impliquées dans les meurtres et les crimes pendant la révolution.
La directrice du bureau de HRW en Tunisie a pointé du doigt l’absence de toute volonté politique dans l’extradition du président déchu Ben Ali. « C’est vrai qu’à chaque fois il y a un mandat d’arrêt, mais suite à chaque visite officielle en Arabie Saoudite, nous entendons des déclarations de responsables d’après lesquelles, extrader Ben Ali n’est pas une priorité et qu’il n’y aura pas de pressions faites sur l’Arabie Saoudite ».