Sans se soucier des conséquences et des dégâts occasionnés, des agents de la Société des transports de Tunis (Transtu) observent depuis quatre jours une grève ouverte et sans préavis sachant qu’environ un million de Tunisiens utilisent quotidiennement le transport public en commun.
Deux parties en conflit : les agents de la Transtu et le ministère du Transport. La crise est essentiellement liée au coefficient de comptabilisation de la prime annuelle. En face, il y a le ministère du Transport qui n’obéit toujours pas aux pressions des grévistes.
Le désaccord qui perdure entre les deux parties a provoqué la colère de la plupart des utilisateurs de ce bien public, qui présente déjà plusieurs carences qui ne font que s’aggraver. Si les grévistes avaient lancé d’avance un préavis de grève exposant leurs revendications, ils auraient pu gagner l’adhésion et la compréhension des élèves, étudiants, fonctionnaires, employés, citoyens, retraités, handicapés et autres voyageurs. Ces gens appartiennent, en majorité, à la classe moyenne déjà affaiblie par l’augmentation du coût de la vie et la dégradation du pouvoir d’achat.
Ce sont souvent eux qui payent la facture des grèves sauvages. Ils sont, sans conteste, les premières victimes des grèves qui n’en finissent pas depuis le déclenchement de la révolution. Forcés à endurer de longues marches harassantes le matin comme le soir, habitants de quartiers populaires pauvres, les habitués des moyens de transport public n’ont de solution que de marcher et attendre des négociations sans fin.
En quête depuis quatre jours de taxi et de tout autre moyen de transport, plusieurs personnes pourraient même perdre leur emploi à causes des retards à répétition. Malheureusement, cela pourrait provoquer aussi l’explosion d’une vague de violence à l’encontre des grévistes qui sont d’autant plus mis en cause. En effet, plusieurs actes de violence ont déjà été enregistrés dans certaines cités (routes bloquées).
Ne pas céder un pouce à ces « rentiers » de la TRANSTU et se débarrasser au plus vite des sociétés publiques de transport en les privatisant.