Mehdi Jomâa, le chef du Gouvernement sortant, a été l’invité de Mosaïque Fm, aujourd’hui 15 janvier. Il a parlé de la situation économique, des mouvements sociaux et de la grève des agents de la Transtu.
Entamant l’interview en répondant à des questions au sujet de la grève des agents la Transtu, il se dit peine qu’on en arrive a une telle situation malgré « la politique de dialogue initiee avec l’UTICA et l’UGTT qui a marqué mon gouvernement » et de poursuivre : « Je suis le seul chef de gouvernement qui a rencontré un grand nombre de fois le secrétaire général de l’UGTT », avant d’ajouter que 47 conventions qui portent sur des augmentations salariales ont été signées par son gouvernement.
Mehdi Jomâa a estimé que la grève des agents de la Transtu est illégale ,cependant « la porte du dialogue demeure ouverte ». Et de rappeler qu’une enveloppe de 4,7 MD a été mobilisée pour le virement des primes de la Transtu suite à la signature d’un accord-cadre le 8 décembre dernier et d’expliquer que les agents de la Transtu voudraient changer la méthode de calcul de la prime en leur faveur et en dépt du bon sens.« Transtu souffre déjà d’un déficit budgétaire de 450 MD », rappelle-t-il. Il a estimé que les grèves inopinées ne vont pas aider à résoudre la situation et qu’un plan de redressement a été engagé pour assainir les sociétés de transport.
Revenant sur les grévistes, Mehdi Jomâa a indiqué que la loi sera appliquée concernant les agents qui n’ont pas répondu à l’appel de réquisition et les jours de grèves seront déduits des salaires.
Toujours dans le cadre de la grève des agents de la Transtu, il a indiqué qu’une cellule de crise se réunira afin d’étudier la possibilité de mobiliser l’armée pour assurer le service de transport. Cependant il a tenu à préciser que l’armée a d’autres priorités comme la lutte contre le terrorisme.
Revenant sur la relation de son gouvernement avec la centrale syndicale, Mehdi Jomâa a estimé qu’il s’agit d’une relation marquée par le respect et les concertations. Expliquant son point de vue sur les négociations sociales envisagées par l’UGTT, Mehdi Jomâa a affirmé que tous les salariés dans le secteur public ont obtenu des augmentations salariales d’une façon ou d’une autre. « Je comprends l’inquiétude de l’UGTT par rapport aux augmentations salariales, elle veut l’engager avec le gouvernement actuel de peur de ne pas trouver l’occasion de l’engager avec le prochain gouvernement mais je précise que ce gouvernement devra céder la place à un nouveau gouvernement », dit-il.
Il a indiqué dans ce cadre qu’il a donné l’ordre à tous les ministres de ne pas engager de grandes décisions au cours de cette période étant donné que le gouvernement va céder la place prochainement.
D’autre part, il a indiqué que son gouvernement a mis en oeuvre plusieurs chantiers comme la réforme fiscale, la levée de la subvention. Il a estimé qu’il suffit de continuer dans la même perspective et un avenir prometteur attendra la Tunisie dans deux ou trois ans. Il a expliqué que le projet de l’identifiant unique est prêt et qu’il vise à rationaliser et à bien orienter la subvention.
Interpellé sur le déficit commercial en 2014 (13635MD), Mehdi Jomâa a expliqué que ce déficit est dû aux dossiers de l’énergie : « Je rappelle que les forages ont été arrêtés à cette période et que la loi relative à l’énergie renouvelable a été entravée à l’Assemblée nationale constituante ».
Interpellé sur ses projets suite à sa démission du gouvernement, Mehdi Jomâa a affirmé qu’il s’installera à l’étranger et qu’il ne fera pas de politique : « Pour le moment je me concentre sur les jours qui me restent avec mon équipe à la tête du gouvernement pour préparer des notes de stratégie. Chaque ministre préparera une note pour le ministre qui va lui succéder », explique-t-il.