« Un enfant, des sourires », une jeune association tunisienne et Orange Tunisie ont mis la main dans la main et ont décidé d’offrir un peu de bonheur à ceux qui le cherchent. Samedi 17 janvier 2015, journalistes, cadres d’Orange Tunisie, élèves, jeunes volontaires étaient tous au rendez-vous pour une nouvelle aventure avec l’opération « Daffini », organisée en faveur de 200 enfants, inscrits aux écoles « Zwitina et Habib Roui », deux villages perdus dans le gouvernorat de Jendouba, à une trentaine de kilomètres de la frontière tuniso-algérienne.
Sans hésiter, j’ai décidé de participer. Il était presque 9 heures du matin. J’avais pris place dans le bus pour rejoindre les autres qui avaient l’air d’aller en excursion. Mes sourires cachaient un sentiment de malaise et de tristesse parce que je savais ce qui m’attendait à l’arrivée. Je garde, depuis l’hiver 2012, de tristes souvenirs d’actions similaires dans un petit village au comble de la misère au centre du pays. Cette fois-ci, je suis parti avec l’espoir de voir les choses s’améliorer dans les régions intérieures du pays. Je ne suis pas parti chercher du bonheur, mais participer à donner du bonheur qui, comme disait Mère Teresa, « n’a pas besoin toujours de grands moyens pour l’avoir. Il est tout petit, qu’on ne le voit pas …».
Comme son nom (en arabe) l’indique, l’opération « Daffini » (me protéger contre le froid) consiste à offrir à 200 écoliers des manteaux et des couvertures pour les protéger contre le froid. C’est une action financée à 100% par Orange Tunisie. Ce n’est pas une première pour l’opérateur privé, habitué qu’il est à venir en aide aux populations d’autres régions du pays.
Après presque quatre heures de route, à notre arrivée à Hammam-Bourguiba, un village situé entre deux montagnes et à une trentaine de kilomètres de notre destination, des jeunes volontaires de l’association « Un enfant, des sourires » nous attendaient tous près d’un poste de la Garde nationale. Deux voitures 4×4 de la Garde nationale ont démarré pour escorter les deux bus.
Je regardais de tous côtés. Des femmes travaillaient dans les champs, d’autres accompagnées de leurs enfants transportant des bidons d’eau sur leurs fines épaules. Ici, l’eau potable n’est pas accessible à tout le monde. Des groupes d’hommes, jeunes et moins jeunes, étaient devant des épiciers et autour des tables des cafés !
Soudainement, le bus s’est arrêté devant l’école primaire de « Zwitina ». A l’entrée de l’école, on apercevait le drapeau tunisien au centre. Sur les murs des classes, on peut facilement lire des slogans comme « Je t’aime mon patri » et d’autres. Des cris de joie des écoliers assis dans les classes m’ont déchiré le cœur. Je suis allé jeter un coup d’œil dans la salle où les écoliers de la première année se sont rassemblés. A notre entrée dans les salles de classe, chacun était content, mais leurs sourires trahissaient des souffrances de plusieurs années d’oubli, de marginalisation et de promesses non tenues. La majorité des écoliers avec lesquels j’ai eu l’occasion de parler ont pour seule e unique ambition de quitter leur village et aller s’installer dans d’autres villes.
Dans ce village, on manque de tout. Les parents des élèves qui attendaient leurs enfants devant la porte de l’école manifestement ont aussi besoin d’aide. Chacun des élèves présents ce jour-là à l’école a eu son sac rempli d’un manteau neuf, d’une couverture et de chocolat.
Alors que les deux bus se sont dirigés vers une deuxième école pas très loin de la première. Alors que les autres prenaient des photos souvenirs, j’en ai profité pour discuter avec un homme originaire du même village. Il a accepté de me parler pour aborder le sempiternel problème du chômage, de l’extrême pauvreté et surtout du manque d’eau potable. Dans ce village, les habitants ne sont pas raccordés au réseau de la Société nationale d’exploitation et de distribution de l’eau (SONED). La seule eau est l’eau du barrage !
Cette initiative d’Orange Tunisie ne suffit certes pas. C’est le moins qu’une entreprise citoyenne puisse faire. C’était une véritable occasion pour attirer l’attention d’autres associations de la société civile et entreprises. Pour les responsables d’Orange Tunisie, cela découle de leur responsabilité envers des régions défavorisées et enclavées. D’autres régions, villages, écoles et écoliers sont certes sur la liste d’attente. A bon entendeur…