Le Forum pour une Nouvelle République Nou-R a débuté samedi dernier à l’IACE. Il s’agit d’une première série de conférences-débats autour du thème du « travail chez les Tunisiens ». Ces rencontres planifiées entre le 17 janvier et le 11 avril permettront de présenter les résultats d’une enquête réalisée par l’IACE. La première session a commencé par une réflexion autour de la valeur du travail chez le Tunisien.
M. Majdi Hassen, directeur exécutif de l’IACE, a débuté la séance par une présentation des résultats de l’enquête. Karim Ben Kahla, professeur en science de gestion, a mis en avant la différence entre le travail et l’emploi et a insisté principalement sur deux notions : la centralité du travail, dans le sens où la prépondérance de la valeur travail peut être associée à une dégradation des conditions de l’emploi et de la productivité. Ensuite, l’ethos du travail qui est le fruit d’une éducation, de la pression sociale, du rapport avec la religion.
M. Abdellah Mouaouia, professeur de psychologie sociale et du travail, sociologue, a présenté les résultats d’une étude effectuée sur la motivation des conducteurs de bus dans le Grand Tunis, après la révolution, qui sont motivés de manière intrinsèque. Si les hommes sont plus stimulés par la créativité, la relation avec les collègues et l’indépendance, les femmes sont, de leur côté, incitées par des valeurs comme l’indépendance, la réalisation de soi et l’altruisme.
Par ailleurs, M. Abdessatar Sahbani, Professeur en sociologie, a mis l’accent sur la nature conflictuelle dans la relation employeur/salariés, ainsi que le manque de dialogue autour de cette relation. Il a relevé une certaine violence (matérielle, symbolique, verbale) dans les espaces de travail. Finalement, Mme Riadh Zghal, Professeur agrégé en sciences de gestion, a souligné les différentes représentations du travail et a noté une configuration culturelle propre au travailleur tunisien, mettant en avant la dignité, la relation d’appartenance sociale et un certain paternalisme.