Invité à une table ronde sur la loi de finances 2015, organisée par la revue Le Manager, l’universitaire Abdelkader Boudriga a regretté l’absence, depuis 2011, d’un mécanisme au sein du ministère du Développement et de la Coopération internationale dont la mission était de ressortir tous les équilibres en termes d’inflation, de déficit public et des taux de croissance prévisionnels établis à partir d’une hypothèse. « Aucun gouvernement post-révolution n’a fait appel à ce département », dit-il. Et d’ajouter que cela a eu de graves répercussions sur l’économie nationale. « Les chiffres et prévisions présentés dans la loi de finances 2015 ont été fixés sur des modèles qui ne sont pas fiables alors qu’ils nécessitent un travail plus approfondi et mieux étudié », a-t-il affirmé. Dans ce même contexte, M. Boudriga n’a pas caché ses doutes quant aux chiffres de la situation économiques présentés par les différents gouvernements.
« L’économie tunisienne navigue à vue depuis quatre ans et sans un modèle de développement et de macro-économistes au niveau du gouvernement. C’est pourquoi, nous avons des doutes par rapport à tous les chiffres qui sont présentés », a-t-il expliqué.
Mettant l’accent sur la loi de finances 2015, Abdelkader Boudriga a indiqué que le document y afférent est plutôt un document frustrant. Entre autres choses, les mesures fiscales qui y sont détaillées, prévues par la LF sont à l’origine de notre frustration. De plus, détailler une loi de finances est en définitive la mission du gouvernement et ne découle pas de la mission du ministère des Finances.