Intervenant lors d’un débat sur « l’entreprise formatrice : renforcer la croissance – soutenir la productivité », Khaled Zribi, président national du Centre des jeunes dirigeants d’entreprises (CJD), a affirmé que l’inadéquation entre les besoins de l’entreprise et la formation est confirmée.
Khaled Zribi a dévoilé que « 150 mille offres d’emploi n’ont pas trouvé preneur à cause de l’inadéquation entre l’offre et la demande « , précise-t-il. M. Zribi a indiqué que le CJD a toujours travaillé, depuis 1998, sur la formation professionnelle et que le centre prône la formation par alternance. « Les écoliers dans les écoles et les élèves dans les lycées doivent passer plus de temps dans les entreprises et les usines afin de découvrir de près l’entreprise « , recommande-t-il.
Faisant une comparaison avec le modèle allemand, M.Zribi a déclaré que c’est un modèle qui a fait ses preuves : « En Allemagne, entre 70 et 75% des jeunes sont diplômés des centres de formation professionnelle et 30% uniquement poursuivent des études supérieures ». Et d’ajouter : « Si le taux chômage en Allemagne est faible c’est parce que le système éducatif et le système de la formation professionnelle répondent aux exigences du marché de l’emploi », souligne-t-il.
Pour la Tunisie le problème est autre : « 80% des diplômés sont issus de l’université dont la plupart sont au chômage dont 30% ont fait un parcours dans la formation professionnelle qui n’est même pas adéquat avec les exigences du marché de l’emploi ».
Par ailleurs, un autre problème demeure. Il s’agit de l’âge de ceux qui empruntent la voie de la formation professionnelle. D’après notre interlocuteur, le choix de la formation professionnelle doit se faire assez tôt : « En Allemagne ceux qui choisissent le chemin de la formation professionnelle est la tranche d’âge entre 15 et 20 ans. Pour la Tunisie, c’est entre 20 et 25 ans ».
Le problème est aussi lié à des préjugés sociaux. : « La formation professionnelle est souvent assimilée à l’échec scolaire », dit-il.
Khaled Zribi propose une réforme en profondeur pour le système de la formation professionnelle en Tunisie : « La formation professionnelle doit être revue et adaptée aux besoins des entreprises », dit-il.
Pour lui, les chantiers en urgence sont l’encadrement, l’aspect pédagogique, le contrôle pédagogique dans les centres de formation professionnelle, « sans oublier que la formation des formateurs est la pierre angulaire de cette réforme. Ce travail doit se faire en collaboration avec les ministère de tutelle », dit-il.