Nommé chef du Gouvernement le 5 janvier 2015, Habib Essid a finalement dévoilé la composition de son nouveau gouvernement hier, vendredi 23 janvier, au cours d’une conférence de presse tenue au Palais de Carthage. Composition, qui a surpris aussi bien la presse nationale qu’internationale.
Entre scènes et coulisses qui ont marqué les derniers jours des tractations, chacun y va de ses spéculations, un engouement pour la liste finale qui n’aura duré que 18 jours.
“Un cocktail sans islamistes et sans majorité”, a publié le journal en ligne ‘Point Afrique’,
“Un cocktail composé d’un tiers de technocrates, d’un tiers d’Essebsistes (les fidèles du président de la République) et d’un tiers de représentants de la société civile (militants, dirigeants d’entreprise… ” Une absence totale de 3 partis ( le Front Populaire, Afek Tounes, Ennahdha). Dans son article, leur correspondant à Tunis Benoît Delmas a évoqué un choix politique: pas d’alliance avec les islamistes d’Ennahdha.
La passation des pouvoirs aura lieu le 28 janvier et le gouvernement Essid devra être approuvé par une majorité, à savoir 109 sur les 217 députés.
Revenant sur le même sujet dans un autre article, au lendemain de la composition, “le Point Afrique” s’interroge : qui sont les ministres de Habib Essid ?
Son décryptage, à première vue, montre que les nouvelles figures sont composées d’Essebssites où l’on voit au premier rang, Taieb Baccouche, nommé ministre des Affaires étrangères. Une autre figure Saïd el Aïdi, qui était à la tête de la circonscription de Tunis et qui a remporté les législatives avec 115 milles voix, du jamais vu, se voit propulser vers le poste de ministre de la Santé. L’autre figure Mahmoud Ben Romdhane, responsable du programme économique, sera à la tête du ministère du Transport, et devra relever plusieurs défis, notamment la grève récente des transports, où les enjeux sont délicats.
« Le monde Afrique”
Le journal “Le monde Afrique”, quant à lui, titre “Le Premier ministre tunisien a formé son gouvernement”
Il ajoute que, dans une déclaration, Habib Essid a affirmé que « ce gouvernement est un gouvernement de compétences nationales, qui rassemble des personnalités politiques (…), de la société civile, des gens d’expérience et d’expertise », a-t-il assuré.
Face à une explosion de l’inflation qui dépasse +5.5 %, un taux de chômage qui atteint 15.2% au premier trimestre de 2014 selon l’INS( l’Institut National des statistiques), ou le marché du tourisme qui a connu une baisse de 3.2 % comparée à l’année 2013 par rapport au nombre de touristes arrivés, ou encore le déficit commercial qui a atteint 13635 MD en 2014, le nouveau gouvernement devra mettre les bouchées doubles pour relever tous défis.
De plus, la composition du nouveau gouvernement devra mettre en oeuvre des projets en infrastructures au cours des cinq prochaines années, la création d’emplois qui tarde à rebondir depuis le 14 janvier 2011, relancer la croissance économique en panne. En effet, l’enjeu est de taille.