L’ UTICA a dressé une batterie de propositions et priorités des cent premiers jours à l’attention du gouvernement Essid, identifiant deux volets principaux à prendre en compte dans le programme gouvernemental, tels que les mesures d’urgence pour une amélioration immédiate de la situation économique et sociale et la nouvelle approche pour les réformes approfondies, comportant un processus de concertation, une conception rigoureuse et la garantie d’une mise en œuvre effective.
En premier lieu, la centrale patronale a recommandé le renforcement de la sécurité du citoyen et des entreprises et ce, en accélérant l’adoption de la loi sur le terrorisme, et en mettant en œuvre des mesures pour rassurer les militaires, les agents de la sécurité, les magistrats et les douaniers.
Elle, a recommandé, également, de clôturer les dossiers en suspens en relation avec les blessés, les martyrs de la révolution et ceux des entreprises pillées et incendiées.
En outre, l’ UTICA a mis l’accent sur la nécessité de consacrer une justice indépendante, équitable et efficace et faire cesser l’état d’impunité. Elle a préconisé, dans ce sens, la restauration de l’autorité dans les services publics et dans l’Administration, et ce, via la sanction de la nonchalance à tous les niveaux, et la conclusion de dossiers des hommes d’affaires subissant des restrictions.
En ce qui concerne les conditions de vie des Tunisiens, le patronat a suggéré la création de nouveaux mécanismes de coordination pour la maîtrise de prix des produits alimentaires, à travers la mise en place d’un système d’information englobant tous les marchés de gros, d’une base de données « vente-achat-acteurs » pour les marchés de gros, la création d’une salle d’opération maîtrise des prix regroupant les ministères du Commerce, de l’Agriculture, de l’Industrie, l’ UTICA et l’UTAP.
Il a été, par ailleurs, préconisé d’engager des actions d’amélioration des conditions de vie locales (eau potable, assainissement, transport, route, santé de base, loisir, habitat, électrification,…).
Dans le même sillage, l’ UTICA a affirmé l’importance de lancer une campagne nationale de propreté dans les quartiers populaires et de maintenir les infrastructures urbaines, et ce, en désignant des compétences locales au lieu et place des délégations municipales spéciales, et en affectant les expertises et les lignes de financement appropriées.
S’agissant du climat social, l’organisation a insisté sur la nécessité de centraliser l’approbation préalable des préavis de grève et de lockout, en application stricte des dispositions du code du travail. Elle a, de ce fait, recommandé l’adoption du mode de contrat-programme avec les entreprises ayant une capacité de création d’emplois et doter les pouvoirs régionaux de prérogatives exceptionnelles, afin de résoudre les contraintes entravant la réalisation de ces contrats programmes.
Pour ce qui est de la promotion des filières agroalimentaires, il a été suggéré de créer un observatoire des emplois, dans chaque région, pour les secteurs de l’industrie, les services et l’agriculture, de rétablir l’externalisation des services dans l’Administration et la doter d’un cadre réglementaire stable.
Pour finir, l’ UTICA a prôné de décréter « l’état d’exception » pour les projets publics dans les régions, en désignant pour chaque gouvernorat « un responsable projets », d’annuler l’application des pénalités de retards pour les projets concernés, de lancer un programme de réhabilitation des réseaux d’eau d’irrigation dans les périmètres publics et de promulguer la loi sur le Partenariat Public/Privé (PPP) dans le but de relancer l’économie nationale.