Contacté par leconomistemaghrebin.com, sur le retard enregistré dans la composition du gouvernement et les répercussions que cela pourrait engendrer au niveau sécuritaire, Mazen Chérif, expert des affaires sécuritaires et responsable du département de lutte contre le terrorisme au Centre tunisien des études et de la sécurité globale, a estimé que dans tous les cas de figure le péril existe bel et bien.
Le spécialiste a estimé que même dans une situation normale, le vide, le blocage politique n’est pas souhaitable et n’entraîne que des problèmes. « Que dire dans ce genre de situation ? » s’interroge-t-il. D’après M. Chérif, la classe politique tunisienne n’est pas assez mûre face à cette situation : « Je pense qu’il n’existe pas assez de conscience chez la classe politique de la dangerosité de la situation et qu’elle ne mesure pas que le pays passe par une période critique » dit-il, avant de regretter le fait que « les politiciens soient concentrés sur les portefeuilles ministériels ».
De même, il a souligné l’absence de toute vision stratégique chez la classe politique tunisienne lui permettant de relever les défis économiques, sociaux et sécuritaires.
Pour M. Chérif, les citoyens sont très touchés par la crise et ils en sont conscients, car ils voient bien leur pouvoir d’achat dégringoler, outre le fait qu’ils ressentent un climat de sécurité instable, en raison de la guerre en Libye et des cellules dormantes djihadistes tapies dans le pays.