Âgé de huit ans, Ahmed, élève dans une classe de CE2, a été entendu au commissariat à Nice, dans la journée d’hier, mercredi 28 janvier, dans une audition libre, qui a duré deux heures, suite à une plainte pour apologie du terrorisme, a déclaré l’avocat de l’enfant Sefen Guez Guez.
Tout a commencé le lendemain des attentats perpétrés en France le 7 janvier contre le journal satirique Charlie Hebdo, dans une école primaire de Nice où les élèves discutaient de la tragédie avec leur instituteur. A la question : « Etes-vous Charlie? », rapporte le site en ligne Libération, l’enfant a répondu par un non, l’instituteur lui demandant « pourquoi « ? « Parce qu’ils ont caricaturé le prophète. Moi, je suis avec les terroristes », a répondu l’enfant. Alerté par le professeur, le directeur convoque l’enfant et ses parents.
Mais cet incident n’est pas tout à fait clos, puisque le 21 janvier, le directeur de l’école dépose une plainte au commissariat pour « apologie du terrorisme » contre Ahmed et contre son père pour « intrusion dans l’établissement ». Quant au père, il a dénoncé le directeur de l’établissement pour avoir infligé à son fils « des brimades et humiliations », notamment en « le mettant au coin » et en le privant de récréation.
L’avocat, qui n’est pas en reste, raconte dans ses tweets le déroulement de l’audition, sous un pseudonyme S. Ibn Salah. Il affirme que l’enfant a été poursuivi pour apologie du terrorisme et qu’un PV en ce sens a été signé, même si la police affirme le contraire.
Un signal d’alarme fort pour la France, à partir du moment où désormais on porte plainte contre un enfant qui ne comprend pas de quoi il est accusé, en se basant sur le seul jugement de l’école, qui représente un des lieux d’apprentissage privilégié.