Il est très difficile de se battre sur plusieurs fronts. Pour cette raison, les trois pays les plus touchés par l’épidémie d’Ebola depuis son déclenchement, à savoir la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone ont demandé l’annulation de leur dette auprès des institutions financières internationales, à l’occasion de la 26ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union Africaine à Addis-Abeba (Éthiopie).
Une requête qui a l’appui particulier de la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique (CEA). Son secrétaire exécutif, Carlos Lopes, affirme à cet effet : « Ces pays, durement éprouvés, auront besoin d’un allègement de dette pour se remettre ».
Une solution qui pourrait donner, dans l’immédiat, un peu de répit à ces pays, leur permettant de ce fait, d’aborder les problèmes de développement sociaux et économiques complexes auxquels ils font face à l’heure actuelle. La dette extérieure de ces pays n’est pas des moindres. En effet, elle atteignait au cours de l’année 2013 (en dollars) pour la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, 1,2 milliard de dollars, 542 millions et 1,4 milliard respectivement, avec un total de 3,1 milliards. Une dette extérieure qui génère pour ces trois pays un fardeau très élevé par rapport à leur revenu intérieur brut (RIB), les exportations et les revenus du gouvernement. Pour couronner le tout, dans le contexte particulier de l’épidémie d’Ebola, les conséquences directes sont un déclin des exportations et des capacités à générer des revenus par le biais des impôts.
L’annulation de cette dette pourrait être mise en œuvre de manière à investir dans l’amélioration des système de santé par la formation de professionnels de santé, l’équipement de centres sanitaires et l’approvisionnement et le stockage de vaccins contre le virus Ebola, une fois qu’il sera disponible.
De même qu’une telle démarche permettra aux pouvoirs en place de limiter les dommages causés par l’épidémie sur les secteurs stratégiques de l’économie de ces pays, tels que l’éducation, la sécurité alimentaire, les services, ainsi que l’agriculture. Ce secteur en particulier a été sévèrement touché, compte tenu du fait que l’épidémie a commencé dans les zones agricoles rurales juste au moment où les agriculteurs se préparaient à commencer l’ensemencement.
Fort heureusement, la lutte contre l’épidémie d’Ebola porte ses fruits, notamment avec un net recul au Liberia. Il est donc nécessaire d’aider ces pays à réparer les dommages causés par cette épidémie et préparer l’après-épidémie, en leur permettant d’investir d’ores et déjà dans l’économie et d’améliorer leurs services de santé.