Il est indéniable que le tabac tue, mais si l’on se trompait sur l’étendue de ses méfaits ? Des chercheurs américains ont montré que les données actuellement connues sur la surmortalité attribuée au tabagisme ne reflètent pas suffisamment les méfaits du tabac, qui seraient sous estimés.
En effet, les chercheurs de l’American Cancer Society ont suivis 421.378 hommes et 532.651 femmes, de 55 ans ou plus, entre 2000 à 2011, une période durant laquelle 181 377 décès ont survenus dont 16 475 chez des fumeurs connus.
Selon l’étude, dont les résultats sont publiés, dans le New England Journal of Medicine, parmi les causes de décès chez les fumeurs, 17% d’entre elles ne sont pas connues comme associées à la consommation de tabac.
Par une analyse de données, les scientifiques ont identifié 14 causes supplémentaires de décès liés au tabagisme dont l’insuffisance rénale, les infections, le cancer du sein et le cancer de la prostate. De même que les conclusions montrent que parmi les anciens fumeurs, le risque relatif de survenue de ces causes de décès nouvellement découvertes, diminue avec l’arrêt du tabac, de manière proportionnelle au nombre d’années qui ont suivi l’arrêt du tabagisme.
A ces nouvelles causes de décès, s’ajoutent 21 autres causes de décès liées au tabac bien connues par la communauté scientifique dont : 12 types de cancer, six maladies cardiovasculaires, le diabète etla maladie pulmonaire obstructive chronique.
Il n’est jamais assez de répéter que le tabac est l’une des causes les plus importantes de décès dans le monde, qu’il est responsable de la mort d’une personne toutes les six secondes, soit environ six millions d’individus par an. En Tunisie, le nombre de fumeur est évalué à 1,7 million de personnes, ainsi la consommation du tabac dans notre pays engendre près de 7.000 cas de décès par an. Les dépenses de santé de la CNAM relatives aux maladies cancéreuses secondaires au tabac ( hormis les autres causes de décès) ont atteint en 2008, près de 100 millions de dinars, un chiffre qui ne représente qu’une partie du coût direct des maladies attribuables au tabac, de même que les coûts indirects ne sont pas connus avec précision. Ces données seraient-elles un argument supplémentaire pour renforcer les efforts de lutte contre le tabac, encore insuffisants actuellement pour faire reculer ce fléau ?