Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, 24 février, au siège de l’Union régionale de l’Industrie, du commerce et de l’Artisanat (UTICA), le président de la Chambre régionale des fruits et légumes, Akram Boukraa et le président de l’Union régionale de l’Industrie, du commerce et de l’Artisanat Monem Abdelmoula ont fait toute la lumière sur la situation du secteur ainsi que sur leurs revendications. Pour la Chambre régionale des fruits et légumes de Tunis, qui relève de la Centrale patronale, les revendications sont claires et le diagnostic de la situation a bien été établi : revoir la loi de 1988 relative à la marge bénéficiaire et au contrôle des circuits de distribution.
La loi n° 88-92 n’est plus d’actualité et très difficile à appliquer
La première des revendications de la Chambre est la révision de la loi n° 88-92. Cette loi qui régit la marge bénéficiaire des commerçants n’est plus, selon les deux intervenants, d’actualité et nécessite une révision qui doit se faire dans le cadre du dialogue et de la concertation avec le ministère du Commerce. « Nous nous sommes adressés à plusieurs ministres du Commerce dans les gouvernements qui se sont succédé mais en vain », déclare Akram Boukraa. Et ce n’est pas que des paroles puisqu’une étude a été préparée dans ce sens et déposée auprès du ministère du Commerce expliquant les difficultés rencontrées par le commerçant à cause de la marge bénéficiaire. D’après l’intervenant, la marge de bénéfice proposée par la loi à savoir 17,61% n’est pas une marge adéquate et ne couvre pas les frais des commerçant d’autant plus qu’après avoir déduit les frais, cette marge perd de sa valeur : « Le commerçant se trouve donc dans l’obligation d’augmenter les prix de vente », explique-t-il.
De la nécessité du contrôle des circuits économiques et de la carte professionnelle
Sans vouloir critiquer le travail des brigades économiques, Monem Abdelmoula a affirmé que l’Utica (Union régionale de Tunis) ne s’oppose pas à leur travail cependant, la chambre estime que les brigades économiques doivent concentrer leurs efforts sur les circuits informels et les commerçants qui ne détiennent pas une carte professionnelle. Et d’indiquer que les commerçants qui optent pour les moyens légaux ont subi plusieurs pertes à cause des circuits informels. « S’ajoute à cela que les commerçants de légumes et des fruits, qui travaillent dans le secteurs informel, ne s’approvisionnent pas comme nous », dit-t-il. De même, il a appelé les autorités à œuvrer pour trouver des solutions au problème des étalages anarchiques.
Et l a prochaine étape ?
Akram Boukraa a affirmé que la Chambre opte toujours pour le dialogue et les négociations avec le ministère du Commerce afin de trouver les solutions adéquates. Cependant, « le dernier recours serait le militantisme syndicale, conformément à la loi, et nous pouvons aller jusqu’ à arrêter le travail comme forme de protestation ». « Nous sommes en pleines concertations avec la Chambre nationale afin de fixer la méthode de protestation au cas où le ministère ne réagirait pas à notre demande « , conclut-il.