Quatre ans après la révolution, le tourisme, un des secteurs clé de l’économie tunisienne, est en perte de vitesse. « Tourisme Tunisien à l’horizon 2020, quel modèle de développement ? », tel est le thème d’un colloque organisé aujourd’hui, ce jeudi 26 février à Tunis par le Centre des Jeunes dirigeants d’Entreprises ( CJD ) avec l’association Konrad Adenauer Stiftung.
Pour relancer le tourisme tunisien, Hassen Zargouni, expert auprès de l’Union européenne et Consultant à la Banque mondiale a proposé d’axer les efforts sur la sécurité et la diversification du produit touristique tunisien. « Il faut que nous ne dépendions plus du soleil, du sable et de nos plages », a-t-il précisé. Et d’ajouter qu’il faut diversifier, en allant vers l’intérieur et cibler de nouveaux marchés. Cela veut dire aussi qu’il faut être plus créatif, réveiller le tourisme culturel, le tourisme sportif, le tourisme de commerce international, améliorer le service dans les cafés, hôtels et restaurants, le maritime, les croisières… Cela pourrait augmenter le nombre des touristes étrangers. « En Tunisie, un touriste étranger de la classe moyenne dépense environ 550 dinars par visite alors qu’il dépense au Maroc une moyenne de 1100 dinars par visite ».
Évoquant la situation financière de plusieurs unités hôtelières, M. Zargouni a indiqué que les pouvoir publics et les professionnels doivent se rapprocher davantage pour résoudre ce problème.
Aziza Barghouth, experte en développement, a mis l’accent sur les risques auxquels est confronté le tourisme tunisien. Le plus important, à mon avis, est d’améliorer le développement agricole, développement urbain et le tourisme artisanal… Et d’ajouter que « la Tunisie possède diverses richesses, mais que le problème réside dans le manque de vision et de stratégie claires. Par exemple le village de Bulla régia ( Nord ), magnifique site historique, pourrait être au cœur d’un centre de vie touristique.
Radhouane Ben Salah, président de la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie ( FTH ) a, quant à lui, précisé qu’il faut s’intéresser davantage au tourisme intérieur. « Il faut lui accorder de 30 à 40 % du budget du ministère du Tourisme », dit-il.
M. Ben Salah a estimé que les deux marchés émetteurs que sont les marchés français et russe connaissent une baisse du nombre des visiteurs d’environ 60 % par rapport aux autres années, et ce, pour des raisons conjoncturelles économiques et politiques.
Enfin, la ministre du Tourisme et l’artisanat, Mme Selma Elloumi Rekik, a indiqué que sa feuille de route pour le développement de ce secteur prévoit, entre autres, l’examen de la problématique de l’endettement des hôteliers. Elle a, dans ce contexte, indiqué que la priorité consiste à la création, dans un mois, d’un comité en collaboration avec les professionnels. Un projet de loi sera prochainement présenté à l’ARP.