Le débat peine encore à dépasser les questions structurelles concernant la grève des enseignants et rien ne va plus entre le ministre de l’Education, Néji Jalloul, et le secrétaire général du Syndicat de l’enseignement secondaire, Lassad Yaacoubi. Pour trouver une issue à ce conflit, il n’y a pas mieux que d’en débattre à l’ARP (l’Assemblée des représentants du peuple). Voilà ce que le président de l’ARP Mohamed Ennceur a proposé en jouant le rôle de médiateur.
Le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, a donné le coup d’envoi de la séance du matin, placée sous le thème : “Le dialogue est la solution”.
Il convient de dire que le droit à la grève est légitime, conformément aux textes juridiques de l’article 36 de la Constitution qui stipule que “Le droit syndical est garanti, y compris le droit de grève.”
Cependant, la situation semble avoir, dans certains cas, dégénéré suite à l’agression des professeurs par les élèves, ce que le président de l’ARP déplore fortement : “Le respect est essentiel entre professeurs et élèves”, a-t-il insisté.
Quant au ministre de l’Education, lors de son intervention, il a déclaré que l’éducation est un dossier extrêmement important comme celui de la sécurité. Évoquant les problèmes d’infrastructure, le manque de formation, les compétences linguistiques qui sont quasi absentes, le manque d’activités culturelles, d’activités sportives, dans les écoles qui sont des facteurs importants sur lesquels on devrait travailler, a-t-il réagi, sans oublier les stupéfiants qui circulent aux abords des écoles, “La situation est chaotique”, résumera-t-il.
Au cours de ce débat, le ministre a mis l’accent sur le rôle de la partie syndicale qui, selon lui, devrait s’inscrire dans une logique de dialogue, et non de prendre la décision à la place du gouvernement. En outre, il a suggéré qu’il y ait une grève administrative au lieu d’un boycott des examens. Pour ce qui est des revendications relatives aux salaires, Néji Jalloul a répondu qu’il s’agit d’un problème qui relève de la responsabilité de la présidence du Gouvernement et non de son ministère.
Le point de vue est très clair pour le député du Front Populaire Chafik Ayadi : “On a besoin de deux choses que l’enseignement soit gratuit et que la qualité de l’enseignement soit préservée”, a-t-il réagi. La dégradation du pouvoir d’achat du professeur a connu une baisse de 13 % de sa valeur, a précisé de son côté le député Tarek Barrak du Front Populaire.
Face à une crise, il faut trouver des solutions et écouter les deux parties, a clamé le député d’Afek Tounes Ali Bennour, en proposant aux parties concernées de faire des concessions.
Par ailleurs, le chef de cabinet du ministère présent a mentionné que le taux de promotion du professeur au statut de professeur principal a augmenté de 15 % en 2014, soit de 35%, comparé à l’année 2011, qui était de 20 %.