Les femmes du monde entier célébreront la Journée mondiale du 8 mars. Dans le cadre de cette journée, la fondation Friedrich Ebert a organisé une conférence de presse sous le thème “l’Union des syndicats arabes”, durant laquelle des femmes syndicalistes venues des quatre coins du monde arabe, Palestine, Yémen, l’Egypte, l’Irak, Bahreïn, Algérie, Tunisie, ont mis l’accent sur le rôle de la femme.
Rencontrée à cette occasion, la secrétaire du bureau exécutif de l’Union syndicale des travailleurs en Irak, Hassiba Youssef , considère que la journée mondiale sera un nouveau départ dans le monde arabe et en particulier en Irak qui traverse en ce moment des moments difficiles.
Interrogée sur les conditions des femmes irakiennes, elle a répondu :”Elles sont difficiles” explique-t-elle où la crainte de l’enlèvement, des agressions, de l’explosion se fait de plus en plus sentir.
Ajoutant que son souhait est que:” La femme en général évolue et que les femmes du monde arabe prennent soin des femmes irakiennes, parce que notre situation en tant que femmes irakiennes a empirée de plus en plus. A cela s’ajoute la pauvreté à tous les niveaux. Nous n’arrivons plus à fêter, en partie la cause de tous nos maux, tel le sectarisme qui est la principale cause de nos malheurs et de ce que nous vivons en ce moment. Ajoutez à cela, le terrorisme que nous ne savons pas d’où il vient espérant que le terrorisme soit loin de vous, et de nous”, déplore-t-elle.
Une vision de la situation de la femme au Yémen nous a été présentée par Cheikha Ahmed Nacer qui a déclaré que la situation de la femme yéménite est différente de celle des autres : elle lutte, elle participe aussi bien dans la vie associative que syndicale, mais peu à la vie politique ; malheureusement participation qui n’atteint même pas les 30%, où nous avons que 4 ministères que nous représentons en tant que femmes. Quant au message que je voudrais passer aux femmes du monde arabe c’est :” Continuons de lutter nous sommes toutes les femmes du monde arabe”.
Par ailleurs, Najoua Makhlouf coordinatrice de la commission « Femme nationale » à l’Ugtt, elle a indiqué que :” le rôle de la femme n’a jamais cessé d’être important même bien avant l’indépendance. D’ailleurs, elle y a contribué largement. Après la révolution la femme s’est trouvée obligée de s’organiser pour défendre ses acquis et pour plus de droits car après la révolution, il y a eu toute une mouvance qui voulait tirer vers l’arrière, tout ceci aux dépends des acquis de la femme, nous nous sommes trouvées obligées de défendre ces droits et de lutter contre la loi de complémentarité de l’article 28 du premier projet de la Constitution”.
Vigilance est son mot d’ordre, en prenant les cas de violences faites aux femmes, qui selon elles ont augmenté et ce pour les raisons suivantes : la violence n’est pas dénoncée par les femmes, bien qu’il existe différentes formes de violence, physique, sexuelle, harcèlement et ces cas ont nettement augmenté. Des chiffre alarmants dans le rapport de 2013 où le non déclaré est le plus important .
Elle ajoute :”La majorité des femmes a eu affaire à une forme de violence dans au moins un cas sur deux”. Enfin elle conclut par : “poussons les femmes à parler, à déclarer, il faudrait que nous en tant que femmes syndicalistes et société civile nous luttions pour une loi qui interdise la violence à l’égard des femmes.”