Le mystère est révélé : des embouteillages inhabituels ce matin sur la route de Raoued ont causé divers accidents de la circulation, provoqués par le déversement d’une importante quantité d’huile, suite à une probable fuite provenant d’un camion-citerne qui n’a pas encore été identifié, d’après Badreddine Lahbil, directeur régional de l’Equipement.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les responsabilités. Pendant les heures de pointe, les conducteurs ont l’habitude de prendre leur mal en patience, mais ce matin la scène était inhabituelle : plusieurs témoins oculaires ont affirmé qu’ils n’ont jamais assisté à un blocage pareil. Pluies torrentielles, huile, infrastructures vétustes; début de journée cauchemardesque pour les fonctionnaires et autres travailleurs qui se sont mis en route pour rejoindre leurs bureaux. Des écoles auraient même suspendu les cours.
Du début de la route de Raoued jusqu’à l’entrée de Tunis les voitures ont dû patienter plus d’une heure et demie avant que la situation ne se débloque. Un fonctionnaire qui a emprunté cette route ce matin, bien qu’habitué aux embouteillages quotidiens sur cet axe, nous a révélé n’avoir jamais rien vu de pareil. Ce qui vient nous rappeler que 59 ans après l’indépendance, il reste encore beaucoup à faire au niveau des routes et de la circulation, mais aussi au niveau du comportement des chauffeurs. Trois remarques pour pouvoir en juger.
Première remarque : elle est relative à l’état de l’infrastructure des routes en Tunisie. En effet, tous les conducteurs s’accordent à dire que l’infrastructure routière est à la merci de la moindre inondation causée par la pluie. On a beau faire, le réseau des canalisations et égouts demeure déficient et à ce jour les pouvoirs publics ne semblent pas près de résoudre ce grave problème pour la sécurité des citoyens.
Deuxième remarque : certes les embouteillages sont un problème structurel qui demande une nouvelle politique routière étalée dans le temps, mais en attendant les Tunisiens seraient bien avisés de prendre conscience que le nombre de voitures est certainement en cause aussi et devraient adopter des comportements citoyens tel le covoiturage comme solution, du moins partielle, du problème des embouteillages. Tout le monde y serait gagnant : moins de voitures, moins de temps perdu sur les routes et moins de risques d’accidents mortels. Question de culture diriez-vous? En Europe, cette culture est largement répandue, mais les Tunisiens ne s’en sont pas encore imprégnés.
Troisième remarque : la législation sur la circulation des camions-citernes et surtout ceux transportant des liquides hautement inflammables devrait être révisée! Passe encore de l’huile déversée sur la chaussée qui a causé des accidents et des embouteillages monstres sur l’axe Raoued – Tunis. Imaginons à la place de l’huile un liquide inflammable qui aurait pris feu tout d’un coup et mis en danger les voitures en file indienne prises au piège… A bon entendeur.