Les dernières catastrophes naturelles survenues dans plusieurs régions du Nord – Ouest ont incité société civile, patronats, ministères…à réagir et vite. Le débat lancé par la Conect sur le développement intégré et inclusif des régions du nord de la Tunisie (Jendouba, Béja, Le Kef, Siliana et Bizerte) a mis l’accent sur les filières économiques prioritaires des régions du nord, les nouvelles formes de financement à créer pour débloquer l’investissement privé et les stratégies de partenariat à mettre en place pour développer ces régions.
C’est là que le bât blesse : En allant de Tunis à Tabarka pour participer au Forum de la Conect, l’on se rend compte que ce n’est pas parce que la région manque de richesses qu’elle est en retard de développement par rapport aux autres régions. Bien au contraire, mais pour une autre raison qui n’est certes pas liée au manque de potentiel de développement. C’est paradoxal ! Cette région n’a réussi qu’à être la dernière de la classe en matière de développement économique. Ces gouvernorats ont tout pour réussir : Tourisme alternatif (essentiellement écologique), agriculture, ressources forestières, pêche, industries de transformation, ressources humaines, artisanat…
Le développement de la région du Nord de la Tunisie semble dépasser tous les gouvernements qui se sont succédé. Toutes les stratégies fondées sur la centralisation sont arrivées à leurs limites. La mise en place d’un modèle de développement basé sur la décentralisation serait la seule et dernière chance pour accélérer le développement des ces régions. « Nous voulons des investisseurs privés », a fortement revendiqué le gouverneur de Jendouba lors de son intervention à l’ouverture du Forum organisé sur ce thème le 7 mars. Le gouverneur de Jendouba a tout dit, mais comment attirer des investisseurs ? Que faut-il faire pour attirer les investisseurs ? Quel est le rôle et le devoir de l’Etat envers ces régions ?
A travers les débats, banquiers, patronat, investisseurs, pouvoirs publics…étaient tous unanimes sur la nécessité de revoir plusieurs textes de loi relatifs à l’investissement privé et public, la nécessité d’alléger les procédures administratives, aller vers le financement participatif (partenariat public-privé) et le renforcement des avantages fiscaux, le renforcement de l’infrastructure routière pour désenclaver les régions, l’examen des projets bloqués, accompagner davantage les jeunes promoteurs. (Nous y reviendrons).